Doing business in Africa : peut mieux faire !

« Efforts notables, mais peut mieux faire ». Voilà en substance la conclusion de l’édition 2013 du rapport Doing Business pour l’Afrique. Les économies du continent améliorent leurs réglementations des affaires mais leur marge de progrès reste considérable. Décryptage des forces et faiblesses.

Le nouveau rapport de la Société financière internationale (SFI) et de la Banque mondiale montre que 17 des 50 économies qui ont le plus amélioré leurs réglementations des affaires depuis 2005 se trouvent en Afrique subsaharienne. Depuis la première parution du rapport Doing Business, un grand nombre de réformes ont été enregistrées en Afrique. Le Rwanda se distingue tout particulièrement pour s’être constamment amélioré depuis 2005. Une étude de cas est d’ailleurs consacrée à ce pays où 26 réformes réglementaires ont été enregistrées depuis 2005.

L’Île Maurice et l’Afrique du Sud dans le Top 40

Intitulé « Des réglementations intelligentes pour les petites et moyennes entreprises », le rapport Doing Business 2013  relève qu’entre juin 2011 et juin 2012, 28 des 46 gouvernements d’Afrique subsaharienne ont entrepris au moins une réforme pour améliorer l’environnement des affaires, ce qui représente un total de 44 réformes. Avec 4 réformes l’année dernière, le Burundi se trouve dans le top 10 des pays ayant amélioré au moins trois des domaines mesurés et s’avère être la seule économie à faibles revenus de la liste.

Malgré ces avancées, beaucoup reste à faire pour permettre aux économies africaines de bâtir un secteur privé robuste et compétitif. Le classement moyen dans la région en matière de facilité de faire des affaires est de 140 sur 185. L’Île Maurice et l’Afrique du Sud sont les seules économies africaines figurant parmi les 40 premières à l’échelle mondiale.

La promotion des réglementations intelligentes

« Doing Business promeut des réglementations intelligentes, pas nécessairement moins de réglementations » explique Augusto Lopez-Claros, directeur de l’unité de recherche Global Indicators and Analysis. « Nous trouvons très encourageant que tant d’économies en Afrique figurent parmi les 50 qui se sont le plus améliorées depuis 2005, selon nos indicateurs ».

Les 10 meilleures progressions africaines depuis 2005

1. Rwanda
2. Burkina Faso
3. Mali
4. Sierra Leone
5. Ghana
6. Burundi
7. Guinée-Bissau
8. Sénégal
9. Angola
10. Maurice

Singapour arrive en tête du classement mondial sur la facilité de faire des affaires pour la septième année consécutive. La liste du top 10 comprend aussi Hong Kong, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, le Danemark, la Norvège, la Grande-Bretagne, la Corée du Sud, la Géorgie et l’Australie.

L’Afrique du Nord dans une situation plus délicate

En dépit des difficultés rencontrées par les gouvernements des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord de juin 2011 à juin 2012, 47% des économies de la région ont mis en œuvre des réformes réglementaires pour faciliter la pratique des affaires. L’élan réformateur a ralenti dans la région depuis le début du printemps arabe en janvier 2011 alors que les principaux pays luttaient pour parvenir à s’ajuster aux changements de gouvernement et aux défis de la transition vers des formes plus démocratiques de gouvernance.

Bien que les pays de la région aient fait des progrès dans la réduction de la complexité et le coût des processus de réglementation, les entrepreneurs de la région doivent encore lutter contre des faibles protections des droits de propriété et d’investissement. Avec une moyenne de 98 (sur 185) dans la facilité globale de faire des affaires, la région a encore de grandes marges de progression.

De nouvelles opportunités pour les gouvernements

« Les changements dans la région suggèrent de nouvelles opportunités pour les gouvernements d’investir dans des structures de gouvernance et d’accroître la transparence en parallèle avec les efforts visant à améliorer l’environnement réglementaire des affaires », ajoute Augusto Lopez-Claros.  « Évoluer vers un système de règles plus transparentes et plus pertinentes — des règles mieux à même de répondre aux besoins du milieu des affaires et qui incitent à réduire l’écart entre la lettre de la loi et son application au quotidien — contribuera à l’instauration des conditions indispensables à une croissance économique plus équitable et à un rythme plus rapide de création d’emplois », conclue-t-il.

(Avec JA)