Kigali monte d’un cran dans les transactions financières électroniques

(Africa Diligence) Le Rwanda délaisse peu à peu l’utilisation des espèces pour privilégier les transactions effectuées par voie électronique. Un système dans lequel l’achat de biens et services, le paiement des dettes et les transferts de fonds s’effectuent par l’intermédiaire de cartes de crédit ou de débit, de transferts directs et systèmes de paiement mobiles, entre autres technologies.

Ces dernières années, l’économie sans numéraire a été au cœur des économies dans le monde développé et de nombreux pays en développement ont également commencé à l’adopter.

Les Rwandais délaissent les espèces et les chèques en faveur des cartes de crédit et de débit, et le pays se concentre sur la réduction des paiements en monnaie fiduciaire.

« Les développements et les innovations dans le secteur des TIC ouvrent la voie à l’économie sans numéraire », a déclaré lundi Jean Philbert Nsengimana, ministre de la Jeunesse et des TIC.

« Nous voulons voir se développer un Rwanda intelligent où tout s’effectue par voie électronique à la convenance de chacun. Nous avons mis en place les infrastructures des TIC et il est maintenant temps pour les Rwandais de les utiliser pour s’assurer que les transactions électroniques soient vraiment omniprésentes et durables ».

La banque en ligne se développe également auprès des consommateurs et de nombreux progrès ont été réalisés dans le système de paiement basé sur l’utilisation de cartes au cours du premier semestre 2013, selon les dernières statistiques de la Banque nationale du Rwanda (BNR).

« Entre décembre 2012 et juin 2013, le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) a augmenté de 10,7 %, de 292 à 323, tandis que le nombre de dispositifs de terminaux de points de vente (TPV) a augmenté de 19,7 %, de 666 en mars 2013 à 797 en juin 2013 », souligne la déclaration de politique monétaire et de stabilité financière 2013 de la BNR.

Selon la Banque centrale, le nombre de cartes de débit a augmenté de 13,25 %, de 389.269 à 440.875, tandis que le nombre de cartes de crédit a augmenté de 182,1 %, de 418 à 1.179 de décembre 2012 à juin 2013.

Toutefois, les statistiques de la BNR rapportent une baisse de la disponibilité des DAB en raison de problèmes de matériel et de réseau récurrents au cours de la première moitié de 2013. La disponibilité des DAB est passée de 94 % en mars 2013 à 91 % en juin.

En 2012, on a comptabilisé 5.753.163 transactions par DAB dans le pays pour un montant de 180,6 milliards de francs rwandais (270 millions de dollars). Cependant, de janvier à juin 2013, les dépôts et retraits par DAB se sont montés à 122 millions de francs rwandais, avec un total de 3.943.981 opérations.

Selon les statistiques de la BNR, le paiement mobile a enregistré 162 millions de francs rwandais l’année dernière et 134millions pour le premier semestre de 2013.

L’année dernière, les transactions via les services bancaires mobiles s’élevaient à 3,9 millions de francs rwandais. Il y a eu une augmentation dans les services bancaires mobiles depuis le début de l’année où 9 millions de francs rwandais ont été enregistrés de janvier à juin 2013.

Quant aux services bancaires sur Internet, 12,7 millions de francs rwandais a été enregistré lors de transactions pour l’ensemble de l’année dernière, mais entre janvier et juin 2013, seulement 7 millions de francs rwandais a été enregistrés.

« Je préfère utiliser les guichets automatiques pour effectuer mes transactions, car vous n’avez pas besoin de marcher avec de l’argent sur vous. Si votre carte est volée, le voleur ne peut pas récupérer votre argent sans votre code PIN. Vous pouvez utiliser votre carte pour effectuer des paiements dans certains magasins de détail. Cette carte nous aide à garder notre argent en toute sécurité », a déclaré Christopher Iragena , un commerçant dans le Quartier Matheus dans la capitale rwandaise de Kigali.

Il a noté que l’utilisation des guichets automatiques est plus rapide que d’aller à la banque et d’éviter des longues files d’ attente et les guichets automatiques sont plus accessibles car on les trouve dans plusieurs endroits.

Gilbert Yvon Nishimwe, le gestionnaire de services bancaires électroniques de la Banque de Kigali (BK), a déclaré que depuis 2005, la BK a introduit plusieurs produits e-banking dans le but de réduire les transactions en espèces. Les produits incluent des cartes bancaires, Internet, des services bancaires mobiles et des POS. Des produits e-Banking permet à nos clients d’avoir accès à leurs comptes 24 heures, sept jours par semaine.

« Notre banque continue d’investir massivement dans les canaux bancaires électroniques afin de parvenir à une économie sans argent liquide en 2020. Nous éduquons nos clients sur les avantages de la monétique en particulier ceux des communautés rurales et cette campagne fait de bons progrès », a-t-il ajouté.

Il a affirmé que les transactions électroniques permettent aux clients d’effectuer des transactions plus rapides et leur donnent plus de temps pour entreprendre d’autres activités.

« Les consommateurs et les entreprises ont une connaissance limitée des services existant, leur fonctionnement et les avantages à tirer de l’économie sans argent, ce qui constitue un défi pour la croissance des transactions électroniques », a-t-il noté.

A l’heure actuelle, la BK a 62 guichets automatiques à travers le pays et le nombre va continuer à augmenter si davantage de guichets automatiques sont ouverts surtout dans les zones rurales.

(Avec Li Zhijian)