Gestion des risques : une réalité économique en Afrique

(Africa Diligence) De nombreux investisseurs évaluent désormais les opportunités de l’Afrique. La plupart d’entre eux découvrent que ce continent offre en réalité un potentiel fort considérable, mais qu’il faut savoir choisir ses marchés car les économies nationales évoluent à de niveaux différents.

La demande en  produits de même que la volonté d’investir à l’internationale varient d’une frontière à une autre. D’un point de vue juridique et commercial, la common law et le droit civil cohabitent entre pays (voire au sein d’un même pays), tandis que les antécédents coloniaux influencent fortement les pratiques commerciales, réglementaires et administratives. On peut également observer une forte influence du droit coutumier local, et, de plus en plus, une influence grandissante de la part des communautés économiques régionales (CER). Cependant, les gouvernements sont conscients que les investisseurs internationaux recherchent tant la sécurité juridique que la stabilité politique et économique.

Dans un contexte d’influences juridiques et commerciales variables, la préoccupation majeure des services juridiques lorsqu’ils évaluent les activités et ambitions de leurs sociétés en Afrique est inévitablement l’atténuation des risques commerciaux.

En outre, compte tenu de la nature disparate de l’élaboration des règles en Afrique, rester au top de la scène économique peut constituer un défi majeur pour le service juridique d’une entreprise. L’équipe juridique d’une entreprise peut connaître ses propres objectifs et processus commerciaux, mais avoir des difficultés à les appliquer localement.

L’approche pratique de la gestion des besoins des entreprises en Afrique démontre l’importance particulière de disposer d’une expertise sur le terrain. Lorsqu’il existe des structures de prise de décision apparemment moins formelles, elles peuvent offrir un cadre pour accélérer les processus. De ce point de vue, les conseillers juridiques de la société s’assurent que les responsables avec qui ils traitent ont effectivement le pouvoir de signer les accords recherchés. Par ailleurs, quand il s’agit de l’exécution des contrats, l’Afrique présente également des enjeux. Il s’agit généralement du manque d’outils satisfaisants et d’une incapacité à exécuter les décisions; l’expérience étant que ces décisions rendues sur le continent ont de meilleures chances d’être exécutées. Toutefois, la façon dont les investissements sont structurés peut également apporter un confort juridique supplémentaire.

Cependant, exercer aux côtés d’un partenaire local peut s’avérer bénéfique même s’il ne représente pas la condition sine qua none à toute relation commerciale. Des pays tels que l’Angola, l’Algérie ou le Zimbabwe, par exemple, peuvent avoir des dispositions spécifiques sur la nécessité de recourir à des partenaires locaux, selon le secteur d’activités ou par rapport à la propriété des droits fonciers.

Les opportunités et l’expertise existent. Cependant, il est important de choisir soigneusement ses marchés.

Roseline Ngo Boula, Carine Aboya et Junior Sagne