[Africa Diligence] Il est la bête noire des hackers ivoiriens. Dans cette interview exclusive, le Commandant Guelpétchin Ouattara, Directeur de l’Informatique et des Traces Technologiques (DITT) de Côte d’Ivoire, relève trois menaces que les infractions de cybercriminalité font peser sur le développement économique et social des Africains. Pour lui, l’Afrique n’a pas accès aux données criminelles internationales.
Première menace : la détérioration de l’image de nos pays, d’autant que cela peut freiner l’activité des investisseurs étrangers et même les touristes. D’où la nécessité de restaurer et de protéger cette image.
Deuxième menace : les dangers sur la jeunesse, aggravés par des crimes corollaires au phénomène des cyber escroqueries, les crimes rituels, la drogue, le sexe et bien d’autres.
Troisième menace : le manque de confiance dans les transactions financières électroniques. Ce défaut de crédibilité constitue une menace certaine contre l’économie numérique nationale.
Extraits :
« Au premier semestre 2015, les cyber escroqueries représentent près de 90% des affaires de cybercriminalité traitées par la PLCC (Plateforme de Lutte contre la Cybercriminalité) en Côte d’Ivoire […] Ces infractions classiques facilitées par les TIC découlent d’un usage normal des technologies.
« Beaucoup de transactions financières passent par les systèmes d’information. S’il n’y a pas de confiance dans ces systèmes, les populations ne les utiliseront pas. C’est aussi pour nous un enjeu de rendre crédible cet environnement virtuel.
« Quand nous avons constaté des anomalies, des piques de plaintes des usagers concernant les moyens de paiement par mobile, nous avons informé les opérateurs qui ont pris des mesures. Ce dialogue entre le secteur privé et la DITT porte ses fruits. La situation évolue de mieux en mieux.
« Skype, Facebook, Leboncoin.net, les sites de rencontres, pour ne citer que ceux-là, ne sont ni hébergées en Afrique, ni de droit ivoirien, béninois ou nigérian. Ce sont bien des entreprises européennes ou nord-américaines qui détiennent des informations sur ces infractions, des informations capitales pour la conduite des enquêtes. Si nous, pays africains, n’avons pas accès aux données criminelles détenues par ces plateformes pour résoudre les affaires, nous serons évidemment limités face à ce phénomène. »
Lire la totalité de cet article in CIO Mag, n°36 – Octobre/novembre 2015, PP 22-25
La Rédaction (avec Anselme Akéko/CIO Mag)