Zambie: la Banque centrale jure de sauver le Kwacha

[Africa Diligence] Le Kwacha a chuté de 9,6% par rapport au dollar en six mois. Il doit revenir à un «un niveau plus réaliste», a déclaré Michael Gondwe dans une entrevue à Lusaka, le 5 février 2013. Le gouverneur de la Banque centrale zambienne prévoit d’injecter plus de dollars pour soutenir la monnaie nationale et juguler l’inflation.

La Banque de Zambie a déjà réduit les réserves en devises de 36 millions de dollars cette année pour soutenir l’unité locale, a déclaré son directeur économique, Emmanuel Pamu, dans une interview.

Les responsables politiques du premier producteur africain de cuivre luttent pour mettre fin à la chute du Kwacha après que les investissements étrangers ont diminué et que la monnaie a été revue le 1er janvier 2013. L’augmentation alimentaire et les coûts d’importation ont incité la Banque de Zambie à relever les taux d’intérêt et à augmenter les taux de réserves des banques commerciales dans les quatre derniers mois, ce qui compromet la croissance économique.

« Le taux de change doit être juste, parce que si ça tourne mal, il aura un impact sur l’inflation », a déclaré Gondwe. Le Président Michael Sata a des «préoccupations légitimes» en raison de la faiblesse de la devise et des coûts croissants de l’économie.

Le ministre des Finances Alexander Chikwanda a déclaré le 5 février 2013 que la faible monnaie  peut conduire à une spirale inflationniste et faire grimper le coût de la dette du gouvernement. Le kwacha devrait se négocier à 5 à 5,10 dollar pour retenir l’inflation, a-t-il dit.

« Un petit avantage »

L’amortissement a « un petit avantage pour les exportateurs, mais un énorme désavantage pour l’économie, à cause des importations et des engagements  de services externes », a déclaré Chikwanda aux journalistes à Solwezi, près de la frontière avec la République démocratique du Congo.

L’intervention de la Zambie dans le marché des changes vient à un moment où les gouvernements, partout dans le monde, soulèvent des inquiétudes quant à la guerre des devises entraînée par les banques centrales mobiles pour affaiblir leur monnaie en vue de stimuler la croissance économique.

L’inflation en Zambie a ralenti pour la première fois en six mois en Janvier, à 7%, puisque le gouvernement a vendu les stocks de maïs, l’aliment de base, aux meuniers à un prix inférieur auquel on l’achetait. Le taux d’inflation va probablement continuer à alléger de février à mai, d’après les autorités qui font s appel à des mesures destinées à ramener le kwacha à la place où il devrait être.

La pénurie de dollars

La chute du  Kwacha est principalement due à un manque de liquidités sur le marché en devises. Le déficit de 211 millions de dollars du compte courant de la Zambie, l’an dernier, contre des excédents au cours des trois dernières années a contribué à fragiliser le Kwacha.

La pénurie des devises étrangères peut être due à des entreprises minières, qui contrôlent environ 75 % des recettes d’exportation de la Zambie, a déclaré Stanley Tamele, responsable des marchés mondiaux chez Standard Chartered Plc en Zambie, le 30 janvier dernier.

La banque centrale prévoit de rencontrer les compagnies minières pour leur poser des questions sur cette situation, a déclaré son gouverneur Michael Gondwe : « nous sommes sur un marché libre. Ce n’est pas que nous les contrôlons, mais nous avons besoin de comprendre » les raisons de la pénurie de dollars.

Matthew HILL