La clé du marché nigérian est démographique

[Africa Diligence] Première économie du continent, le Nigeria devrait afficher une croissance de l’ordre de 7,1% en 2015. En plus de la chute des cours, la production de pétrole est entravée par l’instabilité et les perturbations de l’approvisionnement qui ont abouti à des arrêts ayant atteint la barre des 500 000 b/j. Mais avec la montée en puissance des secteurs non pétroliers, le Nigeria peut rester sur le toit de l’Afrique, porté par sa démographie.

Le secteur agricole – L’agriculture joue un rôle déterminant dans le développement du Nigeria. Il représente 22% du PIB et emploie plus des 2/3 de la population active du pays. Les terres cultivables sont estimées à 77,3 millions d’hectares, soit 36,5% des terres cultivables (39,5% du territoire).

Le secteur agricole est en train d’évoluer d’une production traditionnelle vers l’industrialisation (investissements dans des plantations) et le développement de coopératives, ce qui crée des besoins importants en mécanisation et en intrants. Le gouvernement a lancé un programme de transformation agricole visant à débloquer ce potentiel, à accroître la production alimentaire de 20 millions de tonnes et à créer 3,5 millions d’emplois dans l’agriculture et les industries alimentaires.

Le pays produit entre autres : du riz (3,1 millions de tonnes), le cacao (250 000 tonnes) et l’huile de palme (900 000 tonnes) en 2014; mais aussi des cultures vivrières telles que l’igname, le manioc, les fruits (mangues, papayes, ananas, banane, poivre et les tomates).

Le secteur minier – Le Nigeria dispose d’une vaste gamme de ressources minérales sous-exploitées qui comprennent le gaz naturel, le charbon, la bauxite, la tantalite, l’or, l’étain, les minerais de fer, le calcaire, le niobium, le plomb et le zinc.

Les autorités nigérianes ont mis sur pied un projet de relance du secteur minier avec pour objectif le réaménagement de 100 sites abandonnés entre 2007 et 2020. En 2014, 20 sites miniers laissés à l’abandon depuis 2007 ont été réhabilités. Ces sites ont été réaménagés, pour un coût global de 1,5 milliards de naira, soit environ 9,3 milliards USD, avec pour objectif de relancer le secteur mais aussi de pallier aux turbulences que connait l’économie nigériane à cause de la chute des cours de pétrole.

Le secteur des hydrocarbures – Le secteur pétrolier a enregistré une production de 2,4 millions de barils/jour en 2014. Le Nigeria dispose de 37,2 milliards de barils de pétrole de réserves prouvées, d’après les chiffres officiels.

Le pays est le plus grand détenteur de réserves prouvées de gaz naturel en Afrique et le 9e plus grand dans le monde. Le Nigeria a produit 1,35 Tcf de gaz naturel en 2013, se classant parmi les 30 plus grands producteurs de gaz naturel du monde.

Le secteur de l’électricité – La production nette d’électricité est tombée en dessous de sa capacité en 2012 avec 27 milliards de kilowattheures, soit 3 080 mégawatts (MW). Les efforts consentis par le gouvernement fédéral ont fait passer la production d’électricité de 2 500 à 4 000 MW en 2013.

Abuja a fixé des objectifs ambitieux pour augmenter la capacité de production. Le Nigeria envisage d’ici 2020 : i) d’augmenter la production à partir de sources de combustibles fossiles à plus de 20 000 MW et ii) d’accroître la capacité de production d’hydroélectricité de 5 690 MW. Le pays prévoit également de mettre à niveau les centrales hydroélectriques actuelles et de construire de nouvelles centrales : Gurara II (360 MW), Zungeru (700 MW), et Mambilla (3 050 MW). À la fin de 2013, le gouvernement nigérian a annoncé un accord de 1,3 milliard USD avec la Chine pour construire le projet hydroélectrique de 700 MW Zungeru.

Gaétan Awa