L’Algérie étoffe son offre de formations en IE

Depuis 2007, l’Algérie étoffe patiemment son offre de formations intensives en intelligence économique. Après  le Master créé par le ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion des investissements (MIPPI) avec l’appui de l’université de la formation continue (UFC);  après la publication du manuel de formation, le 7 février 2011, c’est au tour de l’institut supérieur de gestion et de planification de la rue Hadj Noureddine BAHA – à Alger – d’annoncer le lancement d’un Master  spécialisé à la rentrée 2011.

Le CR de Melissa Roumadi (Allafrique.com)

Compte tenu de l’importance que prend l’intelligence économique dans le contexte économique actuel, l’Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP) prévoit de lancer, à la rentrée universitaire d’octobre 2011, un master spécialisé en intelligence économique et management stratégique. La formation sera dispensée en 780 heures, organisées en trois axes directeurs comprenant 19 modules, et 4 projets de groupe, représentant 120 heures d’encadrement.

Elle sera destinée aux cadres et managers disposant d’un bac + 4 et d’un capital expérience d’au moins 3 ans dans un poste décisionnel. Le directeur général de l’ISGP, M. M’hamed Raked a indiqué le 26 juin 2011, au cours de la journée de sensibilisation à l’intelligence économique organisée au siège de l’Institut, avoir conclu un partenariat stratégique avec le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements. Pour lui, le lancement de cette formation répond aux besoins exprimés par les entreprises en termes d’outils d’aide à la prise de décision.

De son côté, le secrétaire général du ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements (MIPPI), M. Abderrazak Henni, a, quant à lui, mis en avant l’importance de l’usage de l’intelligence économique pour distinguer l’information fiable et pertinente de celle qui est diffusée à des fins de contre-intelligence, à travers notamment les fausses campagnes de recrutement, les fausses bases de données et le détournement des compétences.

Il faut savoir dans ce sens qu’un master en intelligence économique, lancé par le MIPPI, en partenariat avec l’Université de la formation continue, dans le cadre d’une convention de collaboration scientifique, a bénéficié à plus de 30 entreprises publiques et privées.

Le représentant du MIPPI a également indiqué que le gouvernement a pris conscience de toute l’importance de l’intelligence économique. C’est ainsi qu’au département de Benmeradi, un nouvel organigramme a permis la création d’une direction générale de la veille stratégique, ce qui permettra la constitution de bases de données économiques et technologiques en mesure de guider les décisions du gouvernement et des opérateurs économiques.

C’est sur ce point, particulièrement, que le directeur général de la veille stratégique, des études économiques et des statistiques auprès du ministère de l’Industrie, M. Mohamed Bacha, a insisté, indiquant que dans le contexte géostratégique actuel, le recours à l’intelligence économique est plus que nécessaire, notamment pour une économie algérienne mono exportatrice.

Il s’agit, selon lui, d’éviter les erreurs du passé et de ne pas retomber dans une situation de crise, comme cela fut le cas au début des années 90, qui a contraint l’Algérie a signer des accords avec le Fonds monétaire international (FMI) et accepter d’appliquer les Plans d’ajustements structurels (PAS) dictés par cette institution, dont les conséquences ont été la fermeture de plusieurs entreprises et la perte de 500 000 emplois.

M. Bacha, qui a insisté sur l’importance de la formation des ressources humaines dans le management stratégique, a rappelé que le MIPPI a élaboré un manuel de formation en IE destiné à devenir une référence dans le domaine et contribuer ainsi à la formation des cadres, que ce soit au niveau des administrations publiques ou au niveau des entreprises publiques et privées.

Invité à représenter les opérateurs économiques, le patron du groupe Cevital, M. Issad Rebrab, a estimé qu’il ne peut y avoir de réussite sans intelligence économique et sans innovation. Il a mis en avant l’expérience du groupe Cevital qui a réussi, selon lui, à atteindre une taille critique et à tenir la dragée haute aux entreprises européennes. Pour lui, la meilleure manière pour les entreprises algériennes de protéger leur marché intérieur est d’être compétitives à l’international.

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 La rédaction