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L’ambitieux marché de la patate douce au Rwanda

[Africa Diligence] Regis Umugiraneza, un jeune entrepreneur, mise sur la filière de la patate douce, jusqu’ici peu valorisée et peu industrialisée au Rwanda. Il produit du pain à base de patate douce, le Vita Bread, distribué dans pas moins de 35 supermarchés et plusieurs plateformes en ligne dans la capitale rwandaise. 

« Donc ça, c’est la machine à laver et à éplucher… on enlève seulement la peau marron, afin de garder le contenu nutritionnel », indique celui que l’on appelle « l’homme aux patates douces ». Regis Umugiraneza, 31 ans, fait visiter sa petite usine de pain fait à partir de purée de ce tubercule orange.

« On reçoit maintenant 500 kilogrammes de patates douces chaque semaine et nous produisons 700 à 2 000 miches de pain par semaine. Ce qui génère en 7 jours entre 1 200 et 2 300 dollars », explique-t-il.

« 70 % des ménages rwandais cultivent la patate douce »

Environ 500 fermiers travaillent sous contrat avec l’entreprise. Une aubaine dans cette filière omniprésente au Rwanda et pourtant peu valorisée.

« D’après mes recherches, 70 % des ménages rwandais cultivent de la patate douce ! C’est vraiment un aliment de base ici. J’ai grandi en voyant de la patate douce partout autour de moi. Et pourtant aujourd’hui, dans les zones urbaines surtout, les gens la considèrent comme un légume du pauvre ou comme de la nourriture pour les animaux », constate Regis Umugiraneza.

« La patate douce peut remplacer le blé »

Les pains orangés sont entreposés sur des étagères métalliques, prêts à être vendus pour environ un euro un peu partout dans la capitale rwandaise. Bientôt, Carl Group produira également des biscuits à base de patate douce, mais aussi de la farine.

« Nous voulons montrer au monde que la patate douce peut remplacer le blé. Le Rwanda dépense des milliards de francs rwandais pour importer de la farine de blé. Donc notre rêve, c’est que toutes les boulangeries au Rwanda utilisent notre farine de patate douce, ce qui pourrait réduire le volume des importations de blé », espère-t-il.

Regis Umugiraneza vise même le marché européen qui pourrait être friand de cette farine sans gluten. Le jeune homme assure être déjà en discussion avec une entreprise européenne intéressée.

La Rédaction (avec LB et CA)