Les chiffres sur les « comptes bancaires » explosent en Afrique

[Africa Diligence] Le marché bancaire africain est florissant. En termes de chiffres, le nombre d’Africains ayant un compte bancaire est passé de 170 millions, en 2012, à près de 300 millions, en 2017. Ils devraient être 450 millions, dans les cinq prochaines années, revèle le cabinet McKinsey Global Banking.

«Le marché bancaire de l’ensemble du continent est le deuxième marché mondial en termes de croissance et de rentabilité, et constitue un foyer d’innovation. Près de 300 millions d’Africains ont aujourd’hui un compte en banque, un chiffre qui pourrait s’élever jusqu’à 450 millions en cinq ans », souligne le cabinet américain McKinsey dans son étude intitulée «Rugir à la vie : croissance et innovation dans la banque de détail en Afrique ». Les auteurs du rapport se sont appuyés sur les performances financières de 35 des principales banques africaines. Ils ont aussi réalisé une enquête auprès de 2 500 clients de banques dans six pays africains : Afrique du Sud, Égypte, Nigeria, Maroc, Angola et Kenya. Ils ont également illustré quatre segments des marchés africains : depuis les marchés avancés comme l’Afrique du Sud et l’Égypte, aux marchés en transition à croissance rapide comme le Kenya, le Ghana et la Côte d’Ivoire, en passant par les géants endormis comme l’Algérie, le Nigeria et l’Angola, ou encore les marchés bancaires naissants comme la RDC et l’Éthiopie. Il ressort du rapport  que « les banques du quintile supérieur, les banques dites «gagnantes», sont simultanément quatre fois plus rentables et se développent deux fois plus vite que les banques du quintile inférieur.  C’est ainsi qu’en Afrique, note le cabinet américain, la géographie revêt une grande importance. Près de 65% de la rentabilité des banques africaines et 94% de la croissance de leurs revenus sont attribuables à leur couverture géographique.

Priorité au numérique

L’Afrique du Sud s’adjuge la quatrième place continentale en termes de croissance absolue des revenus des banques de détail en 2017, avec 4 milliards de dollars. Il devance ainsi l’Égypte (2,5 milliards), le Nigeria (2,4 milliards), le Maroc (1,2 milliard), l’Algérie (0,3 milliard). « Alors que les revenus des banques africaines ont diminué, nous constatons que cela est dû à l’augmentation des marges pour les banques, et que leur ratio coûts/actif s’est en fait détérioré.

« Avec 3,6%, l’Afrique se classe au 2eme rang mondial pour le rapport coût-actif », notent les auteurs du rapport. Cependant, selon ces derniers, des gains d’efficacité rapides sont possibles. Car, estiment-ils, huit banques africaines ont réalisé des progrès en termes d’efficacité au cours des cinq dernières années, grâce à la combinaison de trois leviers : numérisation de bout en bout, amélioration de la productivité des ventes reposant sur des analyses avancées, optimisation du back-office et du middle office.

« 40 % des Africains préfèrent utiliser les canaux numériques pour leurs transactions. Dans quatre grands pays africains : Afrique du Sud, Nigeria, Kenya et Angola, une plus forte proportion d’Africains préfèrent le canal numérique aux succursales pour les transactions. Compte tenu de la faible densité des succursales en Afrique, les banques doivent faire du numérique l’une de leurs priorités », dévoile l’équipe d’analystes dans sa conclusion.

La Rédaction (avec Mohamed Ould Salem)

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