[Africa Diligence] Situés dans l’océan Indien, au nord-ouest de Madagascar, à l’entrée du canal du Mozambique, les Comores sont désormais l’un des marchés les plus convoités d’Afrique. Depuis 2007, le gouvernement a engagé un véritable corps à corps dans le but d’améliorer le climat des affaires et le cadre d’action des investisseurs dans le pays.
Un code des investissements libéral et attractif
Dans le but d’encourager les investissements privés et d’assurer la sécurité juridique des investisseurs, le gouvernement comorien a mis en place un code des investissements incitatifs. Ce dispositif, adopté en 2007, offre aux investisseurs des libertés de mouvement des capitaux et des bénéfices. Il leur applique par ailleurs l’égalité des droits au même titre qu’aux citoyens comoriens. Les investisseurs étrangers peuvent donc opérer librement aux Comores, sous réserve des dispositions spécifiques visant en particulier à assurer la protection de la santé et de la salubrité publiques, la protection sociale, ainsi que l’ordre public économique dans le pays.
Le code des investissements comorien offre de nombreux avantages à l’instar de l’exonération de l’impôt sur les bénéfices, la taxe professionnelle unique pour les cinq premiers exercices, l’exonération de la taxe sur le chiffre d’affaires et la taxe de la consommation sur les matériaux de construction et de l’équipement, ou encore l’exonération pendant 5 ans de la taxe de consommation pour les importations des matières premières. La principale institution chargée de l’accueil des investisseurs et de la décentralisation des démarches est l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI) « Invest in Comoros ».
D’après le rapport Doing Business 2015, la création d’une entreprise aux Comores se fait en 8 étapes, sur une durée de 15 jours. Le coût total de la création correspond à 114,0% du revenu par habitant, plus du double de la moyenne subsaharienne (56,2%). Pour surmonter ce handicap concurrentiel, le gouvernement comorien travaille à rendre cette procédure moins laborieuse et nettement plus favorable aux porteurs de projets, tout en tenant compte des spécificités locales.
8 étapes pour créer une entreprise aux Comores :
- Vérifier et réserver le nom de l’entreprise
- Déposer et enregistrer les statuts de l’entreprise auprès du notaire
- Déposer les statuts de la société auprès du ministère des finances
- Inscrire l’entreprise au tribunal de commerce
- Obtenir la licence professionnelle (patente) à l’administration fiscale
- Légaliser les livres de la société à la cour
- Faire un sceau de la société
- S’inscrire à la sécurité sociale.
Un créneau au carrefour de plusieurs marchés
La situation géographique des Comores constitue un bel atout pour les entreprises : proximité de Madagascar, de l’île Maurice, de la Réunion, des Seychelles et de la côte est-africaine. Le pays représente pour les investisseurs un moyen privilégié pour accéder à ces marchés. Outre sa position géographique, les Comores sont membres du Marché Commun Régional (COMESA), appelé à se constituer en union douanière. En tant que membre, ils bénéficient d’un marché de près de 390 millions de consommateurs. Moroni dispose également d’un libre accès au marché européen pour la majorité des exportations dans le cadre de l’initiative européenne « Tout sauf les armes ». Il bénéficie aussi, depuis 2008, d’un accès privilégié au marché américain tel que le prévoit la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique.
Bien que réduit, le marché comorien est largement ouvert aux échanges extérieurs. Dans le cadre de partenariats et contrats commerciaux, l’Union comorienne offre la possibilité de tirer profit du développement économique de l’île Mayotte. L’accession à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) favorisera davantage les échanges commerciaux avec le pays. Grâce à tous ces atouts, Maroni aiguise l’appétit des investisseurs étrangers.
Un potentiel économique très peu exploité
Les possibilités qu’offre le territoire en termes d’investissements sont notamment : le tourisme, les secteurs de la pêche et de la transformation des produits de la pêche, le secteur agricole. De ce point de vue, la mise en place des unités industrielles de transformation et de conditionnement des produits permettrait d’approvisionner les différents marchés proches de l’archipel, un atout non négligeable pour les entreprises qui s’installent dans le pays.
Le pays dispose également d’un sous-sol relativement riche en minerais encore inexploités. Il s’agit notamment de bauxite, (11 millions de tonnes), d’olivines (1,5millions de tonnes), de l’oxyde de fer, des pierres précieuses et de l’or.
(Avec Knowdys Database, la BM, Invest in Comoros et la CNUCED)