Les enjeux stratégiques de la Zone de libre-échange africaine

[Africa Diligence] Avec son président d’honneur, S.E.M. Abdoulaye Diop, le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique (CAVIE) entend fournir son concours à l’Union Africaine dans trois axes clés : révolution numérique, augmentation de la valeur ajoutée de la production et réduction de l’exposition aux énergies fossiles. Des points également chers à Stefano Manservisi.

ARGUMENTAIRE DE STEFANO MANSERVISI

Fixer collectivement les objectifs stratégiques intermédiaires

Les pays du continent, réunis au sein de l’Union africaine (UA), ont collectivement fixé leurs objectifs stratégiques intermédiaires. L’Agenda 2063 de l’UA, le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA), le Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA), l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI) et l’Initiative de politique et de régulation pour l’Afrique digitale (PRIDA) sont autant d’exemples illustrant le dynamisme du continent et la forte impulsion donnée par les pouvoirs publics. L’UE est partenaire de l’Afrique dans tous ces domaines

Accélérer l’intégration économique régionale en Afrique

Le récent lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) permet de mesurer l’ambition d’accélérer l’intégration régionale en Afrique. La ZLEC stimulera les échanges au sein du continent, favorisera le développement économique durable et la transformation structurelle, facilitera l’industrialisation grâce à la diversification et aux chaînes de valeur régionales et dopera la production agricole. Les progrès de l’intégration économique régionale, en particulier grâce aux communautés économiques régionales, sont une pièce maîtresse de ce processus. L’UE y apporte son soutien depuis un certain temps, et continuera de le faire.

Elaborer des stratégies nationales de mise en œuvre

L’UE multiplie les actions d’appui à la ZLEC, et met à disposition sa propre expérience du marché unique. Nous apportons des soutiens financiers, et favorisons également les négociations elles-mêmes par l’intermédiaire de la Commission de l’Union africaine (CUA). En plus de la CUA, nous collaborons avec des partenaires internationaux comme la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU (CEA-ONU) et le Centre du commerce international (CCI), afin de faciliter la ratification, la mise en œuvre et le suivi de la ZLEC par les autorités africaines. Les prochaines actions soutenues par l’UE contribueront également à élaborer des stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLEC. Les divers régimes d’échanges bénéfiques de l’UE fournissent certains des fondements d’une intégration continentale en Afrique. L’objectif ultime, à long terme, serait de parvenir à un accord de libre-échange de continent à continent.

Donner au partenariat économique une envergure inédite

L’Alliance Afrique-Europe pour des emplois et des investissements durables, annoncée par le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, lors de son discours sur l’état de l’Union, donnera à notre partenariat économique une envergure encore inédite en se penchant sur quatre volets interconnectés : favoriser les investissements par la réduction des risques, améliorer l’environnement des entreprises, favoriser les compétences et l’éducation, et stimuler les échanges et l’intégration économique sur le continent africain et entre l’UE et l’Afrique.

Stefano Manservisi

L’Italien Stefano Manservisi est le Directeur général de la DG Coopération internationale et développement (DEVCO) depuis le 16 mai 2016. Il a débuté sa carrière dans le privé et a travaillé à l’Institut italien pour le commerce extérieur avant de rejoindre la Commission européenne en 1983 où il a passé plus de 30 ans, dont six en tant que directeur général de la direction générale du développement et des relations avec les États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et quatre années à la tête de la direction générale de la migration et des affaires intérieures. Il a également occupé le poste de chef de la délégation de l’Union européenne en Turquie. De 1991 à 1992 et de 1993 à 2000, il a fait partie, respectivement, du cabinet du vice-président Pandolfi et de ceux des commissaires Raniero Vanni d’Archirafi et Mario Monti. En 2000, il a rejoint le cabinet de Romano Prodi, d’abord en tant que chef adjoint et ensuite en tant que chef de cabinet. Il a par ailleurs exercé en tant que professeur invité à l’université de Bologne, à l’Université de Rome III et au Collège de l’Europe.