Les nouveaux visages de la guerre économique en Afrique (vidéo)

[Africa Diligence] 17 mars 2016 à Grenoble. Il est 14 :00 lorsque Guy Gweth, fondateur de Knowdys et président du Centre africain de veille et d’intelligence économique prend la parole au VIIIè Festival de géopolitique de Grenoble. En ligne de mire : les nouveaux visages de la guerre économique en Afrique. Silence pesant dans un amphi 304 bondé de monde. La conférence est à guichet fermé mais retransmise en direct sur internet. Vidéo.

Le sujet est complexe, mais le conférencier mobilise la transdisciplinarité et le bon sens des participants pour le traiter sans langue de bois et de manière documentée.

Son propos commence par une citation de Romain Gary : l’Afrique ne s’éveillera à son destin que lorsqu’elle aura cessé d’être le jardin zoologique du monde. » Le ton est donné. Le silence se fait plus pesant dans l’amphi. Seuls les bruits des claviers et des stylos sur le papier font écho aux propos du conférencier qui convoque tour à tour Richard d’Aveni (sciences de gestion) et Edward Luttwak (géoéconomique) pour montrer les limites de la métaphore guerrière dans le champ économique (au sens du droit international). En « l’absence d’un droit de la guerre économique, dit-il, c’est le règne de la barbarie où tous les coups sont permis, une situation qui sied à une Afrique travaillée par l’insécurité, la corruption et la liquéfaction des Etats, malgré une croissance économique du reste non inclusive ».

Avant d’aborder les « nouveaux visages de la guerre économique » à la faveur des quatre éléments fondamentaux que sont : l’air, l’eau, le feu et la terre, le conférencier a marqué un temps d’arrêt pour illustrer les « anciens visages de la guerre économique en Afrique francophone ». Citant tour à tour la gouvernance mondiale aux mains des vainqueurs de la grande guerre, les accords de défense et la monnaie, Guy Gweth a été direct et plus franc que le Franc CFA : « aussi loin que remontent mes investigations en sciences économiques, a-t-il souligné, je n’ai jamais vu un pays se développer en étant sous la dépendance monétaire d’un autre… La monnaie est un instrument de souveraineté, pourtant 65% de nos réserves de changes sont logés au Trésor français. Ce n’est pas normal et, entre amis, on peut se le dire ».

Le propos de Guy Gweth en images au Festival de Géopolitique de Grenoble :

La Rédaction