Une enquête de l’Association des Sciences-Po met à jour des structures types de lobbying dans les entreprises françaises. Dans la moitié des cas étudiés, le lobbying est une stratégie interne forte de l’entreprise. Pour 25% d’entre eux, le lobbying est externalisé, et 18% des entreprises interrogées traitent le lobbying comme de la communication.
Par Carole Bibily
La grande majorité des entreprises déclarent avoir une équipe de lobbying. Telle est l’une des conclusions de l’enquête que vient de publier l’Assocation des Sciences-Po. Qui précise que pour 46% des sociétés ayant répondu -25 % du total (1) -, le lobbying est une stratégie interne forte. Mais que seules 17% des entreprises affirment disposer en interne d’une équipe dédiée au lobbying.
La pratique du lobbying n’est pas neuve en France mais sa reconnaissance, par les acteurs eux-mêmes, demeure discrète. La culture française est à cet égard encore loin des pratiques américaines. Aux Etats-Unis, les entreprises doivent, chaque année, rendre public le détail de leurs actions de lobbying. En France, ce n’est qu’en 2009 que le Bureau de l’Assemblée nationale adopte des règles de transparence et d’éthique applicables à l’activité des représentants d’intérêts au sein de celle-ci.
Diversité des structures de lobbying
S’il existe une très grande diversité des méthodes et d’organisation du lobbying dans les entreprises en France, l’enquête fait émerger des structures types d’entreprises selon la place accordée à cette activité.
Ainsi, dans près de la moitié des cas étudiés (46%), le lobbying est une véritable stratégie. L’équipe est localisée à Bruxelles et elle est rattachée directement à la direction générale. Le profil type du responsable de l’équipe de lobbying est celui d’un manager interne.
Pour 25% des entreprises répondantes, le lobbying est externalisé à un cabinet de lobbying, ce qui nécessite un budget important. La gestion en interne est rattachée à une direction fonctionnelle, avec un responsable au profil peu affirmé.
Pour 18% des entreprises interrogées, le lobbying ressort de la communication. Une personne seule en est chargée, qui fait partie de la direction qui gère la communication, les relations de presse et la gestion de crise.
Enfin, l’enquête fait apparaître que 7% des entreprises ayant répondu n’ont pas d’équipe de lobbying.
(1) Enquête réalisée en mai et juin 2010 auprès des 120 plus grandes entreprises françaises et filiales d’entreprises étrangères.