Malawi : une économie dépendante de l’aide extérieure ?

(Africa Diligence) Petit pays d’Afrique subsaharienne, le Malawi est l’un des pays les plus pauvres et le plus densément peuplé. Son économie est essentiellement axée sur l’agriculture. Pour les conseils en intelligence économique (IE) d’Africa Diligence, le pays devrait miser sur une exploitation industrielle des ressources naturelles (uranium, terres rares, pétrole) et sur son potentiel touristique pour booster son économie.

L’activité économique du pays a rebondi en 2013 (5%), à la faveur d’une amélioration des conditions climatiques et du ralentissement de la dépréciation de la monnaie nationale (Kwacha). Elle est dominée par le secteur agricole (tabac, thé, maïs). La modération des prix des biens alimentaires et le raffermissement du taux de change du kwacha devraient en effet permettre un net ralentissement de l’inflation en 2014 (27.7% en 2013).

Le déficit public, stable en 2013 (-6.7%), ne devrait pas enregistrer d’amélioration notable en 2014. Le Malawi compte sur l’aide internationale qui lui permet d’afficher un déficit de moins de 4%, dons compris. Ce soutien financier, interrompu en 2011 sous le régime de l’ancien président, a en effet repris en 2012 à la faveur des mesures prises par le nouveau gouvernement (régime de change flottant, durcissement des politiques budgétaire et monétaire). La poursuite des efforts d’ajustement devrait assurer le maintien de l’appui du FMI et des bailleurs internationaux, en particulier du Royaume-Uni.

Les réserves de change, même si elles s’améliorent, demeurent à un faible niveau, inférieures à deux mois d’importation. Désormais, en régime de change flexible, le Malawi devrait continuer à voir sa monnaie se déprécier, mais à un rythme moins rapide, sous l’effet d’un déficit courant persistant et d’un flux d’IDE limité par un contexte politique et social incertain.

Depuis le décès brutal du Président Bingu wa Mutharika en avril 2012, la vice-présidente Joyce Banda a assuré, conformément à la constitution, l’intérim à la tête du pays jusqu’aux élections de mai 2014. Le changement radical de politique économique a permis au pays de recevoir à nouveau l’aide internationale. La présidente a en outre montré sa volonté de lutter contre la corruption en limogeant son gouvernement en octobre 2013, suite à une affaire de détournement de fonds.

Peter Mutharika a remporté les élections présidentielles (plutôt contestée) du 20 mai, avec 36.4% des suffrages. Malgré les efforts destinés à attirer les investisseurs privés, l’environnement des affaires pâtit de la faiblesse des infrastructures, de l’inefficacité des institutions publiques et des difficultés d’accès au crédit.

Les malawites, qui constatent également des progrès en matière de liberté et de démocratie, restent cependant déçus par les faibles améliorations en termes de lutte contre la pauvreté et la forte augmentation du coût de la vie.

Le gouvernement a pour ambition d’accroître l’investissement privé, notamment les investissements directs étrangers (IDE) à travers la définition de Mons (stratégie pour la croissance et de développement du Malawi), de l’identification des secteurs prioritaires pour l’investissement qui comprennent l’agriculture, le tourisme, la fabrication, les infrastructures et les ressources minérales.

(Knowdys Database, avec la Banque mondiale, le FMI, CIA et Coface)