You are currently viewing Mobilité durable: le véhicule propre fait son chemin sur le marché marocain

Mobilité durable: le véhicule propre fait son chemin sur le marché marocain

[Africa Diligence] La part de la voiture propre augmente au Maroc. Ainsi, 71 modèles sont disponibles et en vente sur le marché marocain. Toutefois, la mise en place d’une infrastructure qui accompagne ce marché urge notamment avec le passage de plusieurs constructeurs à l’électrique.

Le passage à la voiture propre est inéluctable dans les années qui arrivent. Cependant, cette transition dépend du déploiement d’un réseau de bornes électriques sur l’ensemble du territoire. Au Maroc, les véhicules hybrides et électriques se frayent doucement mais sûrement une place dans le parc automobile. Dans ce sens, le nombre de marques propres est en croissance durant ces dernières années. Il est passé de 16 marques et 57 modèles en 2021 à 18 marques et 71 modèles en 2022.

État des lieux

En volume, 5.714 voitures hybrides et électriques ont été vendues durant l’année 2022 contre 4.884 en 2021. Ainsi, l’hybride représente la plus grande part des ventes des véhicules propres en 2022 avec 5.027 unités écoulées contre 4.196 en 2021, 1.837 en 2020 et 1.886 en 2019. L’hybride rechargeable a aussi réalisé une hausse de ses ventes avec 516 unités écoulées contre 421 en 2021, 139 en 2020 et 89 en 2019. Pour sa part, l’électrique avance timidement. Après avoir enregistré 267 ventes en 2021, la voiture électrique ne s’est écoulée qu’à 171 unités en 2022. Il en ressort par ailleurs que l’électrique a réalisé un véritable bond par rapport à 2020 et 2019 où les ventes de ce type de véhicules n’avaient atteint respectivement que 16 et 12 unités.

Globalement, la dynamique des ventes de véhicules à motorisations alternatives (électrifiés) se confirme avec une progression de +17%. Toutefois, elle représente un poids timide de 3,5% du marché alors qu’elle pèse 45% en Europe. Il faut dire que la part du diesel reste importante avec 85,7% en 2022 (vs 89,2% en 2021) contre 14,3% (vs 10,8% en 2021) pour l’essence. La croissance des ventes des motorisations essence s’explique, selon l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), par la croissance de l’hybride. Il semblerait qu’actuellement, le secteur privé a une appétence pour l’installation de bornes de recharge électriques.

Selon l’Association, un projet est en cours avec la CGEM et d’autres acteurs afin d’activer le processus avec le gouvernement. En effet, le lancement de l’électrique au Maroc nécessite la mise en place de 600 à 2.500 bornes de recharge. La réflexion porte sur des bornes de recharge ultra-rapide au niveau des autoroutes. Il s’agit de les installer aussi dans les zones les plus fréquentées comme à l’entrée des villes, des supermarchés et dans les stations-service. De même, l’AIVAM travaille avec les communes sur un réseau urbain de proximité. Une feuille de route au premier trimestre pour l’électrique sera mise en place.

 2035, c’est demain

Il faut dire que le temps presse. Le compte à rebours pour les moteurs à combustion interne en Europe a été lancé. Les législateurs européens avaient obtenu l’accord des 27 États membres de l’UE sur un plan qui interdit la vente de nouvelles voitures à essence et diesel à partir de 2035. Les constructeurs s’y préparent déjà. Ils s’orientent de plus en plus vers la production de marques propres, ce qui aura très probablement un impact sur plusieurs pays, notamment l’Afrique qui reste un petit marché pour les géants de l’automobile. Pour Adil Bennani, président de l’AIVAM, «2035, c’est demain.

Les marques annoncent les unes après les autres leur drop de motorisation et de technologies classiques pour se concentrer exclusivement sur l’électrique, d’autres sur l’électrique et l’hydrogène». Et de préciser : «Est-ce qu’on va nous garder des motorisations thermiques ? Non. Peut-être pour certaines marques de manière transitoire mais ce qu’il faut dire c’est que la taille de notre marché et dans notre continent dans la demande mondiale est petite.

Malheureusement, on ne compte pas dans la stratégie des marques et constructeurs en matière de développement produits ou autres. Le maximum de mansuétude dont on peut faire objet c’est des périodes moratoires ou transitoires d’un an ou deux ans, le temps qu’on arrête une motorisation. La stratégie se fait sur trois plaques, à savoir l’Amérique, l’Europe et l’Asie».

La Rédaction (avec ME et LB)

Découvrez nos dernières études de marché: