(Africa Diligence) Ouverte à l’ouest et au sud sur l’océan Atlantique, la Sierra Leone est un pays d’Afrique occidentale. Elle a été déstabilisée par plusieurs coups d’État dès 1967, et une guerre civile dans les années 1990. Depuis la fin de la guerre, ce pays connait une véritable relance économique, avec un taux de croissance très élevé au cours de la dernière décennie. Pour les conseils en intelligence économique d’Africa Diligence, ce renouveau économique est porté par l’agriculture et l’industrie minière.
Tirée par le secteur minier (principalement le minerai de fer) et soutenue par l’agriculture, les services et une expansion des activités de construction, la croissance du PIB s’est fortement accélérée, passant de 6 % en 2011 à 15.2 % en 2012 et 16.3 % en 2013. La part de l’industrie dans le PIB en 2011 était de 8.3 %, la part des services : 35.0 % et la part de l’agriculture : 56.7 %.
Cette croissance économique soutenue s’est accompagnée d’une politique monétaire restrictive qui a jugulé les pressions inflationnistes. Par voie de conséquence, l’inflation, qui était de 18.5 % en 2011, a reculé à 11.6 % en 2012, et a retrouvé des niveaux à un chiffre en 2013 (9.8 %) grâce à une reprise de la production agricole et à un fléchissement des cours internationaux des produits alimentaires, facilités par le resserrement de la politique monétaire. En effet, le gouvernement a mis en œuvre plusieurs réformes pour contenir l’inflation et a adopté les mesures monétaires adéquates. Les mesures prises en 2012 pour renforcer la discipline budgétaire ont contribué à réduire le déficit à 1.8 % du PIB en 2012 (contre 4.5 % en 2011). Le déficit de la balance des opérations courantes, en pourcentage du PIB, a également été atténué, de 52.3 % en 2011 à 44.0 % en 2012, grâce à une progression des exportations de minerais.
Les politiques de rigueur budgétaire et monétaire ont contribué à réduire les dépenses publiques et, ce faisant, à alléger le poids de la dette intérieure. Elles ont été étayées par d’importantes réformes visant à lutter contre la corruption, à faciliter la pratique des affaires dans le pays et à faire reculer la pauvreté. Le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP II) est remplacé par l’Agenda pour la prospérité 2013-17, une nouvelle stratégie qui vise à favoriser une croissance verte inclusive, à créer des emplois et à générer de la valeur ajoutée dans divers secteurs, mais aussi à accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Dans le dernier rapport Doing Business de la Banque mondiale (2014), la Sierra Leone a perdu 5 places au classement général, passant de la 137e place (sur 185 pays) en 2013 à la 142e place en 2014. Toutefois, depuis 2005, la Sierra Leone figure parmi les pays les plus réformateurs au monde pour l’amélioration de la réglementation des affaires applicable aux entreprises locales, le transfert de propriété et la « réduction de la distance par rapport à la frontière d’efficience ».
En 2013, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) évaluait les importations de la Sierra Leone à 1450 M$. Quand à ses exportations, elles sont en progression : 2010 (341 M$), 2011 (350 M$), 2012 (1109 M$), 2013 (2100 M$).
La récente découverte de gisements de minerai de fer et l’essor des industries extractives ont enclenché un processus de transformation structurelle de l’économie sierra-léonaise : la production a été réorientée de l’agriculture vers l’exploitation minière et la construction, qui sont désormais les principaux moteurs de la croissance du PIB. Le transfert de la main-d’œuvre vers ces secteurs se fait cependant lentement, car les activités d’extraction et de construction exigent des investissements importants. Dans le cadre de l’Agenda pour la prospérité 2013-17, le gouvernement prévoit d’améliorer la gestion des ressources naturelles et le système de perception des recettes.
(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique et Banque mondiale)