Afrique centrale: La BEAC juge la CEMAC sous-financiarisée

Le secteur financier de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est actuellement dominé par les banques commerciales faisant plus du détail et dont l’activité représente 80% des actifs financiers, d’après la BEAC.

Interrogé mardi, en marge de la conférence sur le développement du secteur financier dans la sous-région qui se tient à Yaoundé, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Philibert Andzembe a regretté que le poids du secteur financier, mesuré par le total des actifs par rapport au produit intérieur brut (PIB), ne représente que 18,6%, contre 40% pour les autres pays de l’Afrique subsaharienne et 244% dans les pays émergents.

«Dans notre zone, le système bancaire est extrêmement inégal entre pays et au sein d’un même pays, et les activités financières sont concentrées dans les villes au détriment du monde rural, qui connaît pourtant de réels besoins de financement des activités agricoles», a déploré M. Andzembe. Selon lui, les économies de la CEMAC sont à la charnière entre une croissance extravertie par le jeu des importations et une croissance autocentrée par le jeu de la demande intérieure. La situation macroéconomique de la sous-région s’est caractérisée, en 2007, par une croissance du PIB réel de 4,2% (contre 3,1% en 2006), un allègement des tensions inflationnistes à 1,7% en moyenne annuelle (contre 5,3% en 2006), un excédent budgétaire de 9,5%. La CEMAC, pendant la période étudiée a également, en dehors d’un secteur bancaire liquide et sain, enregistré un solde extérieur courant de moins de 0,6% du PIB.

Pour l’année en cours, la Banque centrale table sur une croissance du PIB réel de 5,6%, mais prévoit aussi une résurgence des tensions inflationnistes autour de 4%. Il est aussi attendu une amélioration de l’excédent budgétaire (12,1% du PIB), de même qu’un solde extérieur courant positif de l’ordre de 4,5% du PIB, un taux de couverture de la monnaie à 97,8% et une masse monétaire en progression de quelque 10,4%.

Sources: APA-Yaoundé