Attractivité : la Côte d’Ivoire supplante le Nigéria, tous risques compris

[Africa Diligence] Le 9 novembre 2015, Africadiligence.com titrait « La Côte d’Ivoire plus rassurante que jamais pour les investisseurs ». Quatre mois plus tard, le Nielsen’s Africa Prospects Indicators (API) confirme le leadership de la Côte d’Ivoire au classement des pays les plus favorables aux investissements étrangers au sud du Sahara, devant le Nigéria.

Malgré la corruption, le poids de l’économie informelle, et les ravages de Boko Haram, le Nigéria a conservé sa place de principal pôle d’attraction des investissements étrangers au sud du Sahara au cours des dernières années. En raison de ses énormes gisements de mines et de pétrole, et de la taille de son marché domestique, le pays a continué à attirer des investisseurs qui considèrent, comme les analystes de Knowdys Consulting Group, que « Le Nigéria est la Chine de l’Afrique. »

Mais, selon Guy Gweth, Président du Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique (CAVIE) « la chute des cours du pétrole, la dégradation des indicateurs macro-économiques, le seuil critique atteint par l’inflation, et la lourdeur du processus décisionnel du nouveau président élu de l’Etat fédéral, ont sapé le moral des investisseurs étrangers, ouvrant la porte à d’autres pépites telles que la Côte d’Ivoire. C’est l’un des rares pays d’Afrique noire à avoir une balance commerciale positive, un environnement des affaires réellement attractif et de solides réseaux internationaux, notamment en Chine, aux Etats-Unis et en France. »

C’est en ce dernier point que le récent attentat survenu dans la station balnéaire de Grand Bassam, est révélateur de la tension que devront supporter les autorités ivoiriennes, l’attaque ayant touché l’un des lieux privilégiés des expatriés allemands, français et libanais, notamment. « Nous ne permettrons pas que des terroristes freinent notre marche vers l’émergence économique » a tenu a rassuré le président Ouattara. 10 ans de guerre civile ont, en effet, causé la mort de 3000 morts en Côte d’Ivoire, provoquant une aversion à fleur de peau pour la violence armée. Les entreprises étrangères ont, quant à elles, renforcé leur dispositif de sécurité dans le pays comme l’indique une note confidentielle de Knowdys.

D’après les statistiques collectées par Knowdys Consulting Group auprès du Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), l’institution reçoit physiquement 143 entreprises en moyenne, par jour, depuis trois ans, et un peu moins via internet. Objectif : se renseigner sur les services offerts aux investisseurs par les autorités ivoiriennes. Pour Guy Gweth, « le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique a également un rôle crucial à jouer auprès de la Côte d’Ivoire pour contribuer à rendre irréversible le mouvement enclenché vers l’émergence économique et la pacification de la vie sociopolitique. »

Autre acteur capable de jouer un rôle dans cette dynamique : l’Africa CEO Forum, « rendez-vous de référence des responsables les plus influents de la finance africaine et internationale et des dirigeants des grandes entreprises africaines ». Moment privilégié d’échanges sur les enjeux du développement économique des entreprises africaines dans un environnement de qualité, ses organisateurs ont maintenu l’évènement en Côte d’Ivoire malgré l’attentat de Grand Bassam. Principaux absents toutefois : le patron du Forum des chefs d’entreprises d’Algérie et le patronat de l’Île Maurice que l’ordre protocolaire de l’évènement n’a visiblement pas encouragés à faire le déplacement malgré leur volonté manifeste de participer. Abidjan devra donc redoubler d’attention à l’égard de tous ses partenaires internes et externes.

La Rédaction (Avec Knowdys Database)