Botswana : modèle de réussite en matière de développement

(Africa Diligence) Le Botswana est considéré dans le monde comme un modèle de réussite en matière de développement. Il a connu l’une des plus fortes croissances au monde depuis les années 1960, principalement grâce à l’exploitation de ses très riches ressources en diamants, qui ont fait de lui le leader mondial de l’exportation en valeur de diamants. Pour les experts en intelligence économique d’Africa Diligence, les prévisions à court terme du Botswana jusqu’en 2015, restent optimistes du fait de perspectives revues à la hausse dans l’industrie du diamant.

Alors que le Botswana était l’un des plus pauvres au monde au moment de son indépendance en 1966, le Botswana constitue désormais l’un des pays les plus prospères d’Afrique sub-saharienne (PIB par habitant, 7 136 en 2013 selon le FMI). Les performances économiques du pays se sont améliorées en 2013, confirmant la reprise qui s’est installée après la crise économique mondiale de 2008-2009. On évalue à 5.4% la croissance du PIB réel en 2013, contre 4.2% en 2012. Cette croissance est tirée par les services (commerce, transports et communications, services publics et financiers). Le secteur minier, prédominant, a connu un rebond malgré l’impact de la mauvaise conjoncture internationale. Toutefois, un sévère épisode de sécheresse a entraîné des pénuries d’eau et des coupures d’électricité qui ont quelque peu bridé ces évolutions positives.

Les bonnes performances des secteurs non miniers paraissent remarquables, car elles laissent entrevoir les débuts d’une diversification de l’économie. Les perspectives à court terme sont solides, avec une croissance qui devrait se maintenir autour de 5% par an jusqu’en 2015. Elle sera tirée par les industries de transformation en aval, avec la relocalisation, de Londres à Gaborone, la capitale du Botswana, des activités de tri et de vente de diamants du groupe De Beers. Un effet d’attraction jouera pour toute une gamme d’industries complémentaires.

La faible dette extérieure du Botswana, sa réputation de bon payeur et ses résultats économiques favorables lui ont permis d’obtenir les meilleures notes en Afrique auprès des agences de notation (ces notes traduisent la capacité des États, mais aussi celles des entreprises, à emprunter sur les marchés financiers). L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) par exemple, a annoncé le 16 mai dernier, avoir confirmé la note souveraine à long terme et à moyen terme du Botswana en devises étrangères et locales à «A-/A-2», avec perspectives stables.

Le Botswana bénéficie d’un environnement des affaires jugé très favorable. Les classements Doing Business de la Banque mondiale ou ceux du World Economic Forum placent le Botswana à un rang honorable dans la hiérarchie mondiale, malgré les handicaps naturels : l‘enclavement et la faible taille du marché. 56e en 2014 au classement de la facilité de faire des affaires, soit une variation de +9 places dans le classement, le Botswana a aussi gagné à titre d’exemple, 95 places en matière d’octroi de permis de construire passant de la 164e place en 2013 à la 69e place en 2014.

Bien qu’il soit un pays à revenu intermédiaire, le Botswana est confronté à d’importants problèmes découlant de sa structure économique étroite et de sa dépendance excessive vis-à-vis du secteur minier en général et des diamants en particulier. Si l’État est réputé pour sa gestion prudente des recettes minières et a fait ses preuves en matière de gouvernance et de stabilité de la démocratie, la diversification demeure essentielle.

Sur le plan social, la répartition des ressources et le niveau de développement restent des préoccupations majeures. S’établissant à 0.61, le coefficient de Gini reflète les inégalités dans la répartition des richesses. Une part de 18.4 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le taux de chômage est élevé (17.8%) et l’indice de développement humain (IDH) reste faible, en raison de la forte prévalence du VIH/Sida (23.4%), qui réduit l’espérance de vie.

L’inflation tend à décélérer, avec un taux de 3.8% attendue cette année contre 5.8% en 2013 principalement en raison de l’appréciation du Pula face au Rand (+9.6% en rythme nominal en 2013), l’Afrique du Sud étant de loin le premier fournisseur du pays (65.8% du total des importations). La hausse des revenus versés par l’union douanière (SACU) ces dernières années a permis au déficit courant de se résorber (0.4% en 2013) et au budget de renouer avec un excédent (0.3% en 2013). A moyen terme, la croissance devrait rester durablement inférieure au taux de croissance annuel moyen enregistré entre 2004 et 2008 (+5.6%), à 4.1% en moyenne au cours des cinq prochaines années.

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique et Banque mondiale)