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Côte d’Ivoire : le marché de la monnaie électronique peine à renforcer les revenus des opérateurs de téléphonie

[Africa Diligence] Le mobile money est historiquement perçu comme une niche de croissance pour les opérateurs de télécommunications en Afrique. Cette réalité qui se confirme en Afrique de l’Est, peine encore à se concrétiser pour plusieurs opérateurs de l’UEMOA.

En Côte d’Ivoire, les revenus des services de monnaie électronique pour les opérateurs de téléphonie mobile ont atteint 7,2 milliards FCFA (11 millions $) au cours du deuxième trimestre 2022, selon des données publiées par l’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI). Ce chiffre ne prend pas en compte la totalité des revenus réalisés par le groupe Orange Côte d’Ivoire.

L’essentiel des revenus liés au mobile money pour cet opérateur est comptabilisé auprès de sa filiale en charge de la monnaie électronique « ORANGE Mobile money CI », et qui ne communique pas ses données à l’ARTCI. Toutefois, sur la base des données disponibles, les recettes du mobile money pour l’ensemble des opérateurs ivoiriens représentait pour la période analysée, seulement 3 % de leurs chiffres d’affaires cumulés, avec une domination des revenus sur les services de voix (52 %) et ceux de l’internet (36 %).

Selon des informations communiquées par les deux grands groupes de télécommunications qui sont cotées sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA, cette tendance n’est pas unique à la Côte d’Ivoire. Chez Onatel, la filiale au Burkina Faso du groupe marocain Moov Africa (Maroc Telecom), on explique qu’il y a eu une baisse du chiffre d’affaires de ce segment, résultant de la baisse des tarifs du service mobile money.

En ce qui concerne Sonatel, la filiale au Sénégal du groupe français Orange, on apprend que la contribution du service Orange Money au chiffre d’affaires était de 65,3 milliards FCFA au terme du premier semestre 2022, en baisse de 15 %, et ne représentait que 9,1 % du chiffre d’affaires déclaré. Cette configuration des choses dans la zone UEMOA tranche avec celle qu’on peut apercevoir dans un pays comme le Kenya.

Le M-Pesa, qui y est l’équivalent du service mobile money, tire la croissance des revenus du leader du secteur des télécommunications qu’est Safaricom. Selon les performances de son premier semestre budgétaire qui s’est achevé le 30 septembre 2022, les revenus de ce service ont atteint 52,3 milliards de shillings kényanes (429,5 millions $), en hausse de 45,8 %, en comparaison avec ceux de la même période l’année précédente. Ils représentent la première ligne des revenus de l’opérateur sur la période, avec une contribution évaluée à 38,7 %. Le service de voix vient en deuxième position (29,9 %) et l’internet 17,1 %.

Dans le cas de la Côte d’Ivoire, autant que pour des pays de l’Afrique de l’Ouest tels que le Sénégal, la contribution du mobile money comme niche de croissance des revenus pour les opérateurs pourrait continuer d’être sous pression. Contrairement au Kenya et même en Afrique de l’Est où ce service est devenu le mode par excellence de paiement, le marché de l’UEMOA fait aujourd’hui face à une concurrence croissante des autres acteurs des services de paiement (dépôt, retrait, règlement de facture).

La Rédaction (avec AE et LB)

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