[Africa Diligence] Dans Digital Citizen, David Lacombled écrit très justement : « Les nouvelles technologies offrent de nouvelles voies pour l’expression de la démocratie. Toutefois, deux menaces guettent : d’une part, l’inégalité des citoyens face au numérique, ce que l’on appelle la fracture numérique; et, d’autre part, le risque lié à l’utilisation de données publiques, ce que l’on appelle l’open data. » L’Afrique est en plein dedans.
Du 27 au 29 mars 2015, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), l’Union africaine (UA), la Banque africaine de développement (BAD) ainsi que d’autres parties prenantes ont tenu une réunion de haut niveau sur la Révolution de données en Afrique, à Addis-Abeba, en marge de la Conférence des ministres africains des finances.
Cette réunion a été le prétexte pour les consultants de Knowdys, n°1 du conseil en intelligence économique et due diligence en Afrique subsaharienne, de rappeler la faible crédibilité des données africaines actuelles. Comme l’exprimait Guy Gweth, fondateur de Knowdys Database (une base de données qui intègre les informations à jour sur 12 secteurs clés, les entreprises et les dirigeants d’Afrique centrale et de l’Ouest), « plusieurs pays africains falsifient leurs données officielles pour paraître toujours plus pauvres afin de bénéficier de l’aide internationale. »
En Afrique, les bons élèves de l’école primaire sont capables de répéter que leur continent possède 1/2 des réserves de diamants et de chrome dans le monde, 3/4 des réserves de platine disponibles, ou 1/5 des gisements d’or, etc… Il en va autrement du nombre précis d’entreprises créées par an, de la quantité de fruits et légumes vendus, des chiffres à jour des abonnés aux services internet, ou du nombre authentique de personnes victimes de telle ou telle autre pathologie.
Ces informations sont pourtant essentielles pour bâtir de vraies stratégies d’émergence et des politiques publiques plus ciblées au profit des populations. En leur absence, il est par exemple permis de s’interroger sur la méthodologie qui sera appliquée par les Nations Unies pour évaluer certains objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015.
Vue de la CEA, une communauté de données est un groupe de personnes qui partagent un intérêt social, économique ou professionnel dans la production de données, la gestion, la diffusion et /ou l’utilisation de ces dernières.
En Afrique, la révolution de ces données passe par le rapprochement des communautés de données en vue de contribuer à la prise de décision et à une réécriture de l’histoire de l’Afrique par les Africains eux-mêmes.
Cette approche rejoint celle mise en place pour la création de Knowdys Database par le n°1 de l’intelligence économique en Afrique subsaharienne. Cette base de données unique en Afrique centrale et de l’Ouest permet de réaliser des études de marché à haute valeur et des missions de due diligence en un temps réduit.
Les analystes en business intelligence de Knowdys ne cachent pas que les données massives produites sur des plateformes telles que Facebook, Linkedin, Twitter, Viadeo, WordPress ou Youtube contribuent à enrichir leurs recherches au profit des entreprises. « Elles (ces dernières) veulent toujours en savoir plus sur le comportement du consommateur, ce qui oblige à élargir la base de collecte pour mieux resserrer le profiling des cibles », indique Guy Gweth. Les données ainsi collectées et analysées par des acteurs privés tels que Knowdys servent également aux ONG et aux fonctionnaires qui n’hésitent pas à les mobiliser dans leurs rapports.
La CEA a identifié une vingtaine de communautés de données dont l’entrepreneuriat, le développement, le journalisme ou l’éducation. En faisant remarquer que la plupart de ces communautés ont des intérêts qui se croisent, la CEA en appelle à la construction de synergies en vue d’un véritable écosystème de données en Afrique.
Reste la question cruciale du financement. L’implication des acteurs privés de la « data philanthropie » tels qu’Orange ou Data-Pop Alliance n’est pas sans poser des questions.
Pour les analystes de Knowdys, les États africains doivent oublier qu’ils pourront exercer leur souveraineté sur ces données. Pour eux, « Les Big Data sont les prochains évangélistes du continent. Ils seront la vérité et le chemin vers des actions plus ciblées et donc plus pertinentes.»
La Rédaction (avec Knowdys Database)