L’industrie pharmaceutique mise sur les classes moyennes africaines

[Africa Diligence] Pour les grands laboratoires pharmaceutiques, l’émergence de l’Afrique rend intéressant d’y investir dans les traitements contre les maladies chroniques de classes plus urbaines.

Les compagnies pharmaceutiques sont attirées par les nouvelles opportunités qu’offre le traitement des maladies chroniques dont souffrent les populations de la classe moyenne du continent africain. C’est un revirement pour l’industrie, qui se focalisait jusqu’à présent sur les médicaments pour des maladies infectieuses telles que le paludisme (ou malaria) et le VIH, souvent pour des motifs humanitaires, rapporte Reuters.

L’Afrique est pleine de promesses, car elle continuera de se développer au cours de la prochaine décennie, tandis que l’Asie et l’Amérique latine commenceront à atteindre la maturité. « Nous réfléchissons beaucoup à ce qui se passera lorsque ces marchés émergents commenceront à ralentir, car ils ne vont pas continuer éternellement à se développer au rythme actuel », confie Joe Jimenez, PDG de Novartis.

La croissance sera alimentée par la richesse économique grandissante et par la demande de plus en plus grande pour des traitements contre les maladies chroniques dans les classes moyennes plus urbaines. Les maladies non transmissibles (telles que les cardiopathies, les pneumopathies, le diabète et le cancer) devraient représenter 46% de l’ensemble des décès en Afrique subsaharienne d’ici 2030.

– D’ici 2016, les dépenses pharmaceutiques en Afrique devraient s’élever à 30 milliards de dollars, sous l’effet d’un taux de croissance annuelle de 10,6% (juste derrière l’Asie et au même niveau que l’Amérique latine).

– D’ici 2020, le marché aura plus que doublé par rapport aux niveaux actuels, atteignant 45 milliards de dollars.

– Il reste de nombreux obstacles, notamment l’absence de réglementations et le manque d’infrastructures. Par ailleurs, les entreprises occidentales doivent faire face à la concurrence des médicaments importés d’Inde et de Chine.

La compagnie pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline espère quintupler ses volumes de médicaments en cinq ans en acceptant des prix plus bas. De son côté, le français Sanofi prend de l’avance avec une troisième usine en Algérie, représentant un investissement de 93 millions de dollars.

Janet FANG