Kenya, destination clé pour les entreprises et les investisseurs

(Africa Diligence) Première économie d’Afrique de l’Est, le Kenya est un pays d’environ 40 millions d’habitants. Son ouverture sur l’Océan indien est un atout économique considérable, à la fois pour le pays que pour la sous région. Pour les experts en intelligence économique d’Africa Diligence, c’est un pays auquel les investisseurs devraient davantage s’intéresser.

Le Kenya a l’économie la plus diversifiée de l’Afrique de l’Est. La consommation demeure la principale source de croissance du pays, où elle compte pour près de 80 % du Produit intérieur brut (PIB). Cependant, le niveau de vie demeure faible, avec un PIB par habitant de 1 800 $ US. Un récent rapport de la Banque mondiale souligne toutefois les progrès réalisés par le pays pour réduire la pauvreté. En 2013, l’activité économique a repris, en lien avec un assouplissement de la politique monétaire. En 2014, elle sera soutenue, notamment en raison des investissements liés à la découverte de pétrole et de gaz fin 2012. La consommation privée (79 % du PIB) demeurera le principal moteur de croissance, sous réserve que l’inflation reste modérée. Celle-ci est en effet très dépendante des prix de l’alimentation et donc des conditions climatiques. La baisse du principal taux directeur de la banque centrale incitera à la consommation. Ainsi le crédit aux ménages et aux entreprises continuera de croître en 2014. De plus, la taille croissante de la classe moyenne favorise les dépenses privées.

Le secteur primaire demeurera robuste et son activité est renforcée par l’ouverture d’une grande mine de titane fin 2013. Le secteur des services, l’un des plus attractifs du continent, est porté par les télécommunications et les services financiers. En juillet 2013, Equity Bank et Airtel Kenya, filiale du groupe indien de télécommunications Bharti Airtel, ont conclu un partenariat qui permettra  le développement du commerce mobile. Par ailleurs, le secteur touristique devrait connaître une année 2014 favorable après plusieurs années de déclin, notamment en raison d’une légère reprise des économies européennes et d’une relative stabilité interne.

Le déficit budgétaire est relativement stable en 2013 mais se situe néanmoins à un niveau élevé, sous l’effet de la persistance des difficultés dans la collecte de l’impôt et de la hausse des dépenses publiques dans un contexte électoral. De nouvelles taxes sur les transferts de fonds et dans le secteur minier ont été mises en place fin 2012, mais c’est surtout la réforme d’harmonisation de la TVA qui devrait accroitre les recettes. Le versement de 755 Mns $ par le FMI jusqu’en 2014, ainsi que des prêts de la Banque africaine de développement donneront plus de latitude aux autorités pour limiter le déficit. Les axes prioritaires de dépenses sont la construction d’infrastructures, comme le port en eaux profondes de Lamu, ainsi que l’éducation et la santé. Le niveau de dette reste soutenable, compte-tenu du soutien accru des partenaires internationaux.

Le déficit commercial du Kenya (20 % du PIB) restera important, mais stable, tant que le pays n’aura pas entamé l’exploitation de ses gisements de titane, de pétrole et de gaz (2018-2020). Le poids de la facture énergétique est considérable puisqu’elle représente environ 10 % du PIB. Les exportations sont toutefois dynamiques, portées par les secteurs du thé et de l’horticulture qui profitent d’une demande asiatique croissante, ainsi que d’une intégration régionale renforcée au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est. Toutefois, la plus forte intégration régionale du pays permet une augmentation des recettes liées aux services d’acheminement et une hausse des transferts des travailleurs transfrontaliers. En 2014, le déficit courant kenyan diminuera légèrement. En outre, les nombreuses opportunités offertes par le Kenya attirent un nombre croissant d’investisseurs étrangers (IDE) (télécom, usines, exploitation des sols) qui permettent un financement plus stable du déficit courant. Le Kenya est le second pays  récipiendaire d’IDE en Afrique subsaharienne derrière l’Afrique du Sud et devant le Nigéria.

La position stratégique du Kenya entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est, son ouverture sur l’Océan indien et l’émergence d’une classe moyenne sont autant d’atouts qui pourraient attirer les investissements.

(Knowdys Database, avec la Banque mondiale, CIA et Coface)