[Africa Diligence] Le vocable « Afro-pessimisme » sur l’Afrique qui faisait recette à travers le monde, a presque perdu de sa « superbe ». C’est d’une Afrique tournée vers un avenir prometteur qu’il est dorénavant question. C’est d’ailleurs la conviction affichée par le Premier ministre français, Edouard Philippe, et son homologue marocain, Saadeddine El Othmani à l’occasion d’un Forum franco-marocain ouvert le 16 novembre 2017 à Skhirat.
Les deux personnalités croient que l’Afrique est le « continent d’avenir ». Fort de cela, elles ont appelé à développer les échanges pour faire du Maroc une « plate-forme » de développement vers l’Afrique. « Je crois en la capacité des entreprises françaises à se développer à partir de la plate-forme marocaine », a affirmé le Premier ministre français. Et rappelant la croissance économique et démographique du continent, il a souligné que l’Afrique est « une terre d’opportunités ». Edouard Philippe a appelé les sous-traitants industriels déjà présents, PME et start-up, « encore très insuffisamment sur le marché marocain », à s’implanter et « essaimer ».
Saadeddine El Othmani a, pour sa part, rappelé, que le Maroc envisage de devenir « le pôle d’excellence du continent africain ». Pour ce faire, il a appelé à « davantage de coopération pour investir en Afrique » et développer ce continent « dans une logique de gagnant-gagnant ».
Par cette volonté affichée, Marocains et Français veulent joindre leurs efforts face à des concurrents internationaux puissants, dont la Chine, qui a fait une spectaculaire percée sur le continent africain en s’appuyant sur sa capacité d’investissement. Pékin y a réussi pour s’être également appuyé sur un soutien bancaire colossal.
Commentant l’ambition de Paris et de Rabat, le président du comité Afrique Médef, Gérard Wolf, qui conduisait une délégation d’une quarantaine de chefs d’entreprises français, a dit qu’il considère le Maroc comme « une plate-forme dotée d’infrastructures pour conquérir l’Afrique subsaharienne ».
Signalons que la France est le premier partenaire économique du Maroc et fut longtemps son premier partenaire commercial avant d’être supplantée par l’Espagne. Aujourd’hui, 800 filiales d’entreprises françaises, dont 33 du CAC40, sont implantées au Maroc et les investissements étrangers sont pour un tiers hexagonaux.
La Rédaction (avec Nestor N’Gampoula)