L’après Moubarak interroge les marchés

Les analystes de Knowdys n’ont pas été les seuls à se réveiller le 11 février 2011 avec une mine déconfite. Les marchés aussi. Tous en recul, en mid-day, suite à la décision de l’armée égyptienne d’assurer la transition jusqu’à la prochaine présidentielle. Avec le départ effectif de Hosni Moubarak, les investisseurs nous pressent de questions : « Y a-t-il des risques de contagion au sud du Sahara ?»,  « Quelles pourraient être les scénarios et les conséquences?»,  « Est-il possible d’anticiper sans céder à la panique?»

Par Guy Gweth

Malgré ce qui est apparu, pendant quelques heures, comme une « anomalie » dans nos prévisions sur l’Égypte, nous maintenons l’ensemble des indications – grand public – résumées le 31 janvier 2011 dans « Afrique | Les investisseurs étrangers goûtent au jasmin ». Il s’agit, rappelons-le, d’indications globales pour l’année 2011 que la « Révolution de Jasmin » pourrait effleurer ou impacter, voire ignorer ou décevoir selon le cas. Pour les détails concernant votre secteur, contactez Knowdys.

Un exemple loin du Maghreb : pour ne prendre que les gains que vont générer les tensions liées à l’exploitation pétrolière dans le golfe de Guinée, les attaques survenues dans la nuit du 6 au 7 février 2011 à Bakassi, à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, confortent nos prévisions pour les 10 prochains mois, bien que ces attaques n’aient apparemment aucun lien avec les évènements en cours en Égypte ou en Tunisie. 2011 est année d’élection présidentielle au Cameroun et au Nigeria […]

Un indice parmi d’autres: avec un bénéfice de 10,6 milliards d’euros en 2010 (soit une hausse de 25%), Total qui s’est renforcé au cours des derniers mois dans le golfe de Guinée va continuer dans sa lancée. […] L’augmentation de la demande et les crises liées au pétrole profiteront logiquement aux entreprises pétrolières dont les dispositifs d’intelligence économique permettent d’anticiper, voire d’exploiter les risques géopolitiques. Cette lecture est transposable à d’autres secteurs.

Alors que l’UE semble « groggy » par les évènements, que la CIA a décidé de consacrer 35 analystes à l’étude des « phénomènes déclencheurs des situations » de type « Révolution de Jasmin », le silence de Pékin que les diplomates chinois justifient par « la non-ingérence dans les affaires intérieures de pays amis » est lourd de sens […] Le départ obligé de Hosni Moubarak et son impact sur l’ensemble de la région ouvre des perspectives qui n’ont pas fini d’inquiéter les marchés.