L’avenir économique de l’Afrique d’après la CIA

cia-report.jpgExtrait du Rapport de la CIA (Comment sera le monde en 2020?) rendu par Alexander Adler.

« La capacité de l’Afrique à profiter des facteurs positifs de la mondialisation dépend de la faculté de chaque pays à mettre fin à un conflit, à améliorer ses méthodes de gouvernement, à faire rentrer la corruption dans les rangs et à faire respecter les lois. Si l’on enregistre un progrès dans tous ces domaines, un renforcement des investissements de source étrangère, qui restent actuellement confinés dans le secteur pétrolier, est envisageable. Nos experts régionaux estiment que si les dirigeants africains employaient ces investissements à favoriser la croissance de leur économie -ouvrant ainsi la voie à la richesse, et non plus seulement un accès aux allées du pouvoir -, ils seraient alors à mesure d’alléger la myriade d’autres problèmes auxquels leurs pays sont confrontés. Dès lors, la perspective de voir la prospérité réduire l’intensité des conflits serait bien réelle.

« Le développement des richesses existantes ou l’expansion de nouvelles voies d’enrichissement resteront les deux facteurs déterminants. Même si les ressources minérales et naturelles ne sont pas distribuées de manière égales entre ces pays, l’Afrique subsaharienne en est bien dotée. Qui plus est, elle détient le potentiel pour accéder à l’autosuffisance alimentaire, et pour devenir un exportateur de denrées agricoles, de produits animaux ou de la pêche. La baisse ou l’élimination des barrières douanières et des subventions à l’agriculture au sein de l’Union européenne et aux Etats-Unis, associées à la demande de matières premières émanant des économies chinoises et indiennes en plein essor, pourraient apporter une stimulation majeure aux économies africaines et les sortir de décennies de prix de matières premières trop bas.

« Les spécialistes Africains sont tous du même avis: la réforme économique et des principes de gouvernement sains sont indispensables à la croissance économique. Ils ont aussi conclu que les pays africains doivent prendre l’initiative en négociant de nouveaux régimes d’aides et de relations commerciales. Jusqu’à présent, ces aides et ces relations étaient essentiellement dictées par les institutions financières internationales et le monde développé. Le Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l’Afrique (NEPAD), avec ses mécanismes d’autosurveillance et d’examen par les pairs, fournit le dispositif nécessaire à cette transformation économique, pourvu que ses membres honorent leurs engagements, tant au niveau collectif qu’individuel (…)

« Au cours des quinze prochaines années, dans beaucoup de pays africains (…) la nouvelle génération de dirigeants comprendra beaucoup d’individus issus du secteur privé, qui seront plus à l’aise que leurs prédécesseurs avec la démocratie. Ils pourraient apporter une forte dynamique politique à la démocratie africaine de l’avenir. Ces dirigeants demeurent l’élément imprévisible qui, même dans les circonstances les moins favorables, pourraient faire une énorme différence dans le sens positif (…) »

A cause de sa pertinence, cet ouvrage est recommandé aux praticiens de l’intelligence économique en Afrique par M. Guy Gweth, conseil en intelligence stratégique chez GwethMarshall Consulting.