Le Congo-Brazzaville exporte son fer

[Africa Diligence] L’or noir est longtemps resté le moteur de l’économie congolaise. Cependant, la chute du prix du pétrole a favorisé le ralentissement de la croissance économique du pays. Pour pallier cela, le pays s’est tourné vers l’exploitation des autres ressources naturelles, en l’occurrence, le fer.

800 tonnes de fer, c’est la quantité acheminée au port de Pointe-Noire, en vue de son exportation, par une société anonyme congolaise qui a commencé à exploiter ce minerai pour la première fois dans l’histoire du pays resté longtemps dépendant du pétrole. Les économistes saluent la création d’une importante activité qui va booster l’économie et les gouvernants rassurent en annonçant la construction d’un port minéralier spécial.

Sur le quai de la gare de Pointe-Noire un cheminot siffle pour annoncer l’arrivée d’un train minéralier parti depuis des heures de Mayoko à 450 kilomètres de là. Ce train est chargé de 800 tonnes de fer, les toutes premières exploitées dans le sous-sol congolais comme le confirme Pierre Oba, ministre des Mines et de la géologie :

« Nous avons même là-bas (à Mayoko) des mines qui sont à ciel ouvert. L) je peux confirmer qu’il s’agit bien d’un produit congolais. Mais, celui-là est sorti du sous-sol de Mayoko. (dans le Niari au sud-ouest du Congo, ndlr) »

Cette quantité a été ensuite débarquée au port de Pointe-Noire où elle doit être exportée. L’exploitation du minerai de fer va créer une grande activité économique selon Didier-Sylvestre Mavouenzela, président de la Chambre de commerce de Pointe-Noire :

« Le minerai va faire travailler le chemin de fer, le port, les transitaires, des sociétés de service. Il y aura tout un écosystème autour de ce minerai qui va doper l’économie congolaise. »

La production du fer est l’œuvre de la société congolaise Sapro Mayoko S.A qui a investi 500 millions de dollars (plus de 250 milliards de FCFA). Elle a hérité d’un gisement pouvant être exploité pendant un siècle. Sur ce gisement, les premières recherches ont été menées successivement par des Australiens et des Sud-africains. Sapro Mayoko S.A est dirigée par l’économiste congolais Paul Obambi :

« Le pays a besoin d’investisseurs. Les premiers investisseurs doivent être les Congolais. Ils doivent prendre toute leur épargne, l’investir dans les grosses opérations, comme les opérations minières, afin que le Congo devienne un pays riche. »

Pour faciliter l’exportation du minerai de fer et d’autres enfouis dans le sous-sol congolais, le pays se propose de construire un port minéralier, d’après Louis-Marie Djama, directeur général des mines :

« On parle d’un port spécialement dédié aux minerais parce que le port existant de Pointe-Noire est déjà en saturation. Le gouvernement s’attelle à construire un port minéralier à la pointe indienne (en amont de Pointe-Noire) devant permettre à tout le monde d’aller sur ce port pour faire les exportations des différents types de métaux. »

Par le passé le Congo a exporté de la potasse et des polymétaux. Mais, la part des mines solides dans le PIB reste encore très faible.

Le Congo veut également construire une nouvelle ligne de chemin de fer entre Pointe-Noire et le site d’exploitation du fer de Mayoko, parce que l’actuelle ne répond presque plus aux normes.

La Rédaction (avec Loïcia Martial)

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