Le Kenya attire les entreprises françaises

[Africa Diligence] Locomotive de l’Afrique de l’Est, le Kenya attire de plus en plus les groupes français en quête d’une diversification de leur marché et qui souhaitent profiter du dynamisme économique de la région.

Au Kenya, certains parlent d’un « moment français ». Une façon de décrire la montée en charge soudaine des entreprises tricolores sur un marché où elles font encore figure de petits poucets. Dans ce pays, locomotive de l’Afrique de l’Est et imprégné de culture anglo-saxonne, elles n’étaient qu’une trentaine en 2013. Cette année, le cap des cent devrait être enfin franchi.

Des exemples ? Le constructeur PSA revient dans le pays qu’il avait quitté en 2002, où il assemble des véhicules depuis le mois de juin. Au deuxième semestre 2018, c’est le spécialiste des articles de sport Decathlon qui ouvrira un espace de vente à Nairobi. Plus visible encore, l’enseigne Carrefour s’impose depuis deux ans à un rythme effréné. En avril, un cinquième magasin franchisé devrait être inauguré dans la capitale kényane, sous la bannière du distributeur. Désireuse d’accompagner les entreprises européennes sur ce marché, la Société générale a ouvert en octobre, à Nairobi, un bureau de représentation, le premier d’une banque française en Afrique de l’Est…

Une part de marché encore insignifiante

Une véritable « remontada », tant était marginale la place occupée, jusqu’ici, par les sociétés hexagonales dans ce pays du Commonwealth. La part de marché française y est d’ailleurs insignifiante, de 1,3 % seulement. En 2016, la France n’était que le 16e fournisseur du Kenya. Loin derrière les grands émergents tels que l’Inde et la Chine, mais aussi les États-Unis ou le Royaume-Uni. « Ici, il ne suffit pas de dire qu’on est Dassault ou Engie pour s’imposer, on ne connaît pas forcément nos grands groupes », souligne Pierre Gattaz, le président du Medef. « De même, ironise-t-il, le Kenya est peu connu de la France… à part pour les safaris. » A lui seul, le pays affiche pourtant un produit intérieur brut (PIB) de 78 milliards de dollars (63 milliards d’euros). Plus que celui, cumulé, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Gabon etc.

L’économie de ces pays reste dépendante du secteur agricole. À l’exception du Kenya qui a déjà une longueur d’avance, la plupart des pays d’Afrique de l’Est s’industrialise à partir du secteur agroalimentaire. Mais comme tous les pays africains, les besoins en infrastructures sont considérables : transport urbain, routes, rail, aéroport, électricité, eau, assainissement, santé… Chaque pays a ensuite ses spécificités.

Le Kenya se caractérise par son secteur bancaire, sa distribution moderne, son système éducatif, le développement de sa production électrique à partir de la géothermie, dans la Vallée du Rift, mais aussi une forte capacité entrepreneuriale.

La Rédaction (avec Marie de Vergès)