Le rebond du secteur agricole booste la croissance nigérienne

[Africa Diligence] Le Niger est un pays très enclavé, dont les deux tiers de la surface sont désertiques. Certes. Mais le pays regorge de ressources minières conséquentes (or, uranium et pétrole). L’uranium est depuis des années la principale source de revenu du pays. Mais l’embellie économique enregistrée en 2014 doit beaucoup au secteur agricole.

Le secteur primaire demeure la principale source de création des richesses au Niger. En 2014, il a représenté 40,7% du produit intérieur brut (PIB). L’essentiel de l’activité du secteur primaire repose sur l’agriculture et l’élevage, avec respectivement 26,6% et 10,0% du PIB.

Le secteur agricole, après un recul de 2,0% en 2013, a atteint 10,8% en 2014 devenant ainsi le principal moteur de la croissance. Contrairement à la précédente campagne agricole, celle de 2014-15 a bénéficié d’une pluviométrie favorable et bien répartie sur la campagne. Le potentiel en terres agricoles est estimé à 150 000 km2 et celui en terres irrigables est estimé à 270 000 km2. Les principales cultures de rente sont le niébé (le pays produit 14% de la production annuelle mondiale), l’arachide, le sésame (85 700 tonnes en 2010), l’oignon et le coton.

Le secteur de l’élevage compte un cheptel bovin de près de 4 millions de têtes et un cheptel de petits ruminants (ovins et caprins), avec environ 10,5 millions de têtes. L’effectif total du cheptel nigérien est estimé à 14 millions d’UBT (Unité Bétail Tropical). En 2013, le pastoralisme représentait 11% du PIB. La plus forte concentration du cheptel se situe dans quatre régions : Zinder (26%), Tahoua (21%), Maradi (16%) et Tillabéry (15%).

Le secteur secondaire – Le secteur secondaire représente 20,4% du PIB du Niger. Il est essentiellement formé de l’industrie extractive (l’or, l’uranium et le pétrole brut), soit 10,2% du PIB, et des activités de fabrication alimentaire et de produits pétroliers pour 6,4% du PIB.

Dans le secteur aurifère, les réserves d’or de la mine de Samira Hill sont les seules exploitées à l’échelle industrielle au Niger. Elles sont situées à l’ouest du pays. En décembre 2010, les ressources minérales mesurées étaient estimées à 8 millions de tonnes de minerai avec une teneur moyenne de 1,54 gramme par tonne (g/t) d’or, et les ressources minérales approchées étaient estimées à 20,9 millions de tonnes de minerai avec une teneur moyenne de 1,49 g/t d’or.

Le secteur uranifère produit 7,5% de la production minière mondiale. Le pays possède deux mines d’uranium importantes fournissant des minerais de plus forte teneur uranifère de l’Afrique. Le Niger est le 4e producteur mondial d’uranium. En 2014, le pays a affiché une production de 4 524 tonnes, soit une hausse de 5,8% par rapport à son niveau de 2013. Une tendance baissière justifiée par les accidents de Fukushima et les attentats terroristes de mai 2013. Le pays pourrait devenir le 2ème producteur mondial à l’horizon 2016 grâce à la mine d’Imouraren (dont le potentiel est estimé à 5 000 tonnes) et d’Azelik exploités par Areva.

Concernant le secteur pétrolier, le Niger est devenu producteur depuis fin 2011. Le champ d’Agadem possède des réserves estimées à plus de 600 millions de barils. La production journalière en 2014, estimée à 20 000 barils par jour, a permis de compenser la baisse de la production d’uranium. Pour 2015, le pays envisage d’augmenter la production de pétrole brut à 7,2 millions contre 6,4 millions de barils en 2014.

Gaétan Awa (Avec Knowdys Database, BM, PEA, World Nuclear Association, CNRA et RECA)