Les états généraux de l’intelligence économique en Afrique : un instant clé pour la compétitivité du continent

[Africa Diligence] Depuis sa création le 03 Août 2015, le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique (CAVIE) travaille d’arrachepied à la promotion des applications positives de la veille et de l’intelligence économique en Afrique notamment grâce à la sensibilisation et à la formation des décideurs du public et du privé. Les états généraux prévus les 4 et 5 décembre prochains, à Dakar, s’annoncent comme un moment clé pour la compétitivité du continent.

Les missions du CAVIE s’inscrivent de manière opportune dans un contexte profondément marqué, et ce, depuis les dix-sept dernières années, par une constante connue de tous : Celle de l’irrémissible stagnation en milieu positif de la croissance africaine.

Cette croissance n’est évidemment pas le fruit du hasard. Elle est soutenue par une convergence circonstancielle solide qui en constitue mécaniquement le soubassement. En effet la croissance du continent africain est favorisée par son poids démographique et la montée en puissance de la classe moyenne (près de 350 millions d’individus selon un chiffrage de la Banque Africaine de Développement en date de 2017) jouxtant l’accroissement de son marché domestique.

Ce contexte duquel émane l’hyper-attractivité du contient, compte non tenu des nombreuses richesses dont regorge son sous-sol, est de fait à l’origine de la concurrence sans cesse avivée sur les marchés africains. On y observe divers acteurs se livrant à des affrontements dissymétriques ou non, ouatés ou brutaux, tous à la conquête d’une part toujours plus grosse du “gâteau africain” au sens de Guy Gweth (in 70 chroniques de guerre économique, quatrième de couverture). Cette guerre économique est dynamisée par l’absence de scrupule, aspect développé dans sa philosophie politique par Nicolas Machiavel qui eût évoqué une question essentielle qui revient souvent : la fin justifie-t-elle les moyens ?

Sur les marchés africains, il apparaît manifeste que la réponse à cette question est oui au regard de l’“hypercompétition” et de la prolifération des “investisseurs mafieux” et des “mafieux investisseurs” dont l’arrivée sur le continent est encouragée par les fléaux qui altèrent son économie. Il s’agit notamment de la corruption (qui coûte au continent 25% de son Produit Intérieur Brut (PIB)), de la déliquescence des Etats et de la lourdeur du secteur informel (moyenne de 40% sur le continent et 60% dans le cas du Nigeria).

C’est dans cet environnement que nombreux opérateurs économiques africains ou non peinent à faire face, absorbés par la vélocité et la massivité des affrontements. Ceux-là ont plus que jamais besoin d’apprendre la doctrine de la compétition sur ce terrain ainsi que les outils, techniques et méthodologies utiles à leur compétitivité. Ceux-là ont besoin d’être évangélisés à l’intelligence économique et le CAVIE a pour vocation à y répondre efficacement.

Creusant le sillon de l’intelligence économique à la mode africaine, le CAVIE aiguise laconiquement son action sur le continent. C’est donc de façon courageuse, proactive et avant-gardiste qu’elle se propose désormais de repositionner l’IE en contexte africain dans le cadre d’un événement exclusivement dédié à elle. Ceci sera la substance des prochains états généraux de l’intelligence économique en Afrique (EGIEA2018) prévus à Dakar au Sénégal les 4 et 5 décembre 2018.

Cet événement, premier grand rassemblement des acteurs africains du public comme du privé autour de la question centrale de l’intelligence économique en Afrique viendra suppléer à toutes les précédentes assises sur le sujet, avec la particularité de représenter l’espace clé de réflexion et d’action ainsi que de remise à plat de la périmétrie et de la pratique de l’IE en Afrique.

C’est donc à travers un questionnement sur les enjeux et défis de l’IE sur ce terrain, un recadrage des bonnes pratiques et un ravinement des mauvaises par un traitement d’ordre préventif et/ou curatif selon les cas, que les EGIEA2018 implanteront un véritable soutènement à l’activité économique du continent grâce non seulement à la synthétisation et à la consolidation des acquis, mais surtout au dégagement d’éléments de prévision inscrits dans une approche prospective élaborée suivant un modus operandi centré sur l’Afrique compétitive et visant à lui garantir un meilleur ancrage de l’IE.

Liaisonnée à la veille, la protection de données et l’influence, l’IE interviendra par ailleurs dans les EGIEA2018 pour renforcer le positionnement du CAVIE en tant que barycentre de solutions pour les entreprises et les nations africaines face aux enjeux de maîtrise de l’information avec pour résultante une meilleure compétitivité du continent sur l’échiquier mondial.

Cette heureuse opportunité permettra également au CAVIE d’offrir à tous une meilleure visibilité sur ses activités.

Telle une bouffée d’air pur dans un monde pollué, les EGIEA2018 viendront marquer le point de départ d’une dynamique nouvelle dans la pratique de l’IE à l’africaine au regard de l’hétérogénéité spatio-temporelle qui dit toute la méconnaissance et/ou le mésusage de l’IE à l’échelle de l’Afrique.

La Rédaction (avec Beaugrain Doumoungue, Coordonnateur des Clubs CAVIE pour collèges et lycées)

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