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Marché du gombo: une filière peu structurée mais avec du potentiel au Sénégal

[Africa Diligence] Au Sénégal, c’est l’ingrédient essentiel du fameux plat traditionnel « Soupe Kandia » : le gombo est aussi prisé à l’export. Une filière encore peu structurée, mais avec du potentiel.

« Le gombo aime le chaud et l’eau », résume Youga Niang, ingénieur horticole. C’est durant l’hivernage que les rendements sont les plus importants. C’est un légume « techniquement facile à cultiver » et « très rentable en saison fraîche » dit-il le kilo peut alors passer de 300 à 1000 FCFA, mais il est essentiellement produit « en petite quantité, dans de petites exploitations », pour une consommation locale : « La filière n’est pas organisée ».

Un volume export « minime », mais « la demande est là »

D’après les estimations de la direction de l’horticulture, 21 500 tonnes de gombo ont été produites au Sénégal en 2021/2022, contre 14 500 tonnes en 2016/2017. Des quantités qui restent modestes. Et le volume export est « minime », explique un responsable de la direction de la protection des végétaux (DPV). Le gombo ne figure d’ailleurs pas dans les statistiques 2022 de cette structure chargée notamment de la qualité des produits d’exportation.

Pourtant, la demande est là, souligne Mamour Guèye. Sa société, Ngueya, produit du gombo dans la zone maraîchère des Niayes. Elle encadre aussi des producteurs dans le nord du pays. Il constate que « le gombo est de plus en plus apprécié en Europe ». Environ 15 à 20% de sa production part vers la France et l’Espagne.

Un défi logistique

Le principal problème selon Mamour Guèye est sa conservation. Le gombo « doit être récolté frais et exporté frais, en deux ou trois jours maximum ». Il faut donc « une évacuation très rapide sur les marchés européens », et un circuit de distribution très court.

Pour être plus compétitif, notamment face aux producteurs du Honduras et du Costa Rica, Mamour Guèye évoque un accompagnement sur la logistique, voire de nouvelles variétés de semences pour un gombo plus résistant dans la durée. Une autre piste, pour Youga Niang, serait la transformation du gombo, à exporter en poudre ou en rondelles séchées.

La Rédaction