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Le marché de la mangue redécolle au Kenya

[Africa Diligence] Le Kenya a commencé à exporter des mangues vers la Jordanie. Une bonne nouvelle pour les producteurs, en quête d’alternatives au marché européen, juteux, mais fragile.

Le feu vert de la Jordanie est tombé en décembre. En pleine saison des mangues au Kenya. Les premières exportations vers Amman ont donc débuté sans tarder. Les producteurs kényans espéraient depuis longtemps ce nouveau débouché, car le marché d’exportation de la mangue est en crise depuis que Nairobi a décidé, en 2013, de cesser ses exportations vers l’Europe pour ne pas risquer d’être placé durablement sur une liste noire.

À l’époque, le Kenya affronte un fléau : celui de « la mouche de la mangue », un parasite apparu en 2003, à l’origine au Sri Lanka et qui, si rien n’est fait, ravage les cultures. On reconnaît sa présence à de petits points noirs visibles sur l’enveloppe du fruit. Signe que la mangue sera immangeable, donc, impossible à exporter.

Un label pour les mangues saines

Depuis, le Kenya a pris des mesures, identifié des zones où le parasite ne s’est pas implanté et commencé à utiliser un traitement expérimental à base de vapeur chaude pour débarrasser la mangue de son parasite et éviter qu’il s’y développe. L’idée, à terme, étant de créer un label qui garantirait l’absence de ce parasite. 

Ces mesures ont porté leurs fruits. Depuis septembre 2021, les exportations vers l’Europe ont timidement repris, vers l’Italie notamment, mais on est encore loin des volumes d’autrefois. Or ce sont bien ces marchés européens qui rapportent le plus d’argent aux producteurs.

Dans ce contexte, le débouché jordanien est l’occasion de combler en partie le manque à gagner pour les quelque 100 000 producteurs de mangue au Kenya. En attendant que les exportations vers l’Europe puissent reprendre à plein régime, le principal débouché pour la mangue kényane est le Moyen-Orient, où les producteurs kényans sont confrontés à la forte concurrence de la mangue d’Égypte, plus proche qui coûte donc moins cher à transporter.

La Rédaction