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Marché unique du transport aérien en Afrique : lancement de la phase pilote à Dakar

[Africa Diligence] La cérémonie de lancement de la phase pilote du programme d’accélération de la mise en œuvre du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA) s’est tenue ce lundi 14 novembre 2022 à l’hôtel King Fahd Place de Dakar.

En présence des ministres et représentants des 15 pays signataires de ce programme, le ministre sénégalais des transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires, Doudou Ka, a rappelé l’importance pour l’Afrique d’avoir un marché commun aérien. Il a lancé un plaidoyer à l’endroit des autres pays africains à signer ce programme.

Elaborée en 1988, la Déclaration de Yamoussoukro (DY) sur une nouvelle politique africaine du transport aérien a été adoptée par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement en juillet 2000, à Lomé. Après avoir inscrit cette Déclaration de Yamoussoukro comme projet phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine en 2015, les Chefs d’Etat et de gouvernement ont lancé le Marché unique du transport aérien africain (MUTAA) le 28 janvier 2018, lors de la 30ème Session ordinaire de l’Union africaine tenue à Addis Abéba.

L’opérationnalisation de ce marché unique passera par la mise en œuvre intégrale de la Décision de Yamoussoukro de 1999 concernant la libéralisation de l’accès aux marchés du transport aérien. Parmi les 54 Etats africains, seuls 35 ont adhéré au projet et 23 ont signé le mémorandum.

Lors de la mise en œuvre de la phase pilote du programme d’accélération de la mise en œuvre du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA) à Dakar ce lundi, 15 pays ont répondu présent. Tour à tour, les ministres et représentants de ces pays ont expliqué l’impératif pour tous les pays du continent de mutualiser leurs efforts pour plus de connectivité dans le processus de l’intégration régionale, sous régionale et africaine.

Prenant la parole, le ministre des transports routiers, aériens et ferroviaires du Togo, Affo Atcha Bedié est revenu sur le potentiel de l’Afrique sur le transport aérien. «Le MUTAA vise à renforcer la connectivité et l’intégration des pays du continent. Nous avons un brillant avenir dans les transports aériens. Pour le moment, seuls 15 états sont pour l’accélération de la mise en œuvre du MUTAA. Pour la libération des marchés des transports, les Chefs d’Etats africains doivent faire preuve de volonté politique», a dit le ministre du pays champion de la MUTAA et invité d’honneur de cette cérémonie. Il a, dans la foulée, appelé les autres pays à signer solennellement la mise en œuvre du MUTAA.

«Un marché commun de plus d’un milliard de personnes…»

Pour sa part, le ministre sénégalais des transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires, Doudou Ka, a déclaré que la mise en œuvre de la MUTAA constitue une volonté souveraine de créer en Afrique un marché unique des transports aériens libres d’accès, vers un ciel unique africain. «Le contexte international marqué par la crise sanitaire et les tensions géopolitiques doit nous inspirer davantage à une coopération accrue et durable. La création de ce marché commun de plus d’un milliard de personnes constituera une source inestimable d’opportunités pour l’ensemble de nos Etats», a précisé l’hôte de la cérémonie commémorative du 23ème anniversaire de la Décision de Yamoussoukro, tout en ajoutant que l’AIBD vient récemment de fêter ses 10 millionièmes passagers depuis 2017.

Selon, M. Doudou Ka, le Sénégal est fier d’abriter le siège de la Commission africaine de l’Avion civile (CAFAC). Le choix du thème, dit-il, révèle plus que jamais l’impératif pour les états africains d’aller vers un monde plus connecté et mieux intégré.

Toutefois, soutient le ministre, «du fait de la diversité des acteurs concernés, de la complexité de la prise en charge des spécificités propres à chaque Etat, je reste convaincu que la mise en œuvre de la décision implique la valorisation de toutes les opportunités de partenariat entre Etats, la mise en ouvre d’un cadre législatif et règlementaire approprié au niveau de chaque Etat…». Le ministre a déclaré que la création de ce marché sera aussi une étape importante dans le processus d’intégration du continent africain.

«Seul 10% voyagent par avion avec 18% de trafic intra africains…»

La secrétaire générale de la Commission africaine de l’aviation civile (CAFAC), Adefunke Adeyemi, de son côté, a insisté sur les bénéfices de ce marché aérien africain. D’après elle, la taille et la population de l’Afrique constituent un marché inestimable à exploiter. «L’Afrique a une superficie de 30 millions km2. Parmi ses plus d’un milliard d’habitants (1,4 milliard), seuls 10% voyagent par avion avec 18% de trafic intra africains», a-t-elle renseigné non sans rappeler l’urgence de l’accélération de la mise en œuvre du marché unique pour le transport aérien en Afrique. Pour elle, le MUTAA sera un système multilatéral dans lequel les Etats africains n’auront pas besoin de négocier entre eux mais de parler d’une seule voix au reste du monde. «L’Afrique sera connectée non pas par régions mais entre les différentes régions qui la composent. La libération des marchés aériens induit des bénéfices substantiels. Les passagers auront un meilleur service, une meilleure connectivité, un meilleur accès aux services aériens et une meilleure compétitivité qui va mener vers des tarifs plus réduits. Et l’augmentation du trafic qui va en résulter va favoriser le commerce, le tourisme, les investissements et la productivité, le bien-être en général», a-t-elle plaidé devant un parterre d’autorités venues un peu partout en Afrique.

Rédaction (avec Togo First et LB)

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