De quelle plateforme d’investissements Maurice est-elle le nom?

[Africa Diligence] L’Afrique est le prochain marché émergent et l’île Maurice s’avère être le lieu idéal et privilégié pour y structurer des fonds d’investissement destinés au marché africain. Les pays du continent en sont conscients, et souhaitent nouer des partenariat avec Maurice mais, ce privilège n’est pas ouvert à tous les pays.

Dans un bref entretien accordé au Défi Quotidien le mercredi 22 novembre 2017, le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a esquissé les grandes lignes de cette stratégie. Ce plan, bien qu’étant initié entre les gouvernements, jette de solides bases pour des échanges accrus entre les partenaires du secteur privé. Et il sera encore plus bénéfique pour des groupes mauriciens ayant des projets et ambitions régionales afin de diminuer leur dépendance de Maurice, un marché ayant atteint une certaine maturité.

« L’essentiel est que nous restions ouvert d’esprit. Nous ne pouvons travailler avec 53 pays africains. Nous devons travailler avec des pays où il existe une complémentarité en ce qui concerne le développement, l’ouverture des marchés et même la démocratie », a fait ressortir le chef de la diplomatie mauricienne. « Nous mettrons (tous ces critères) ensemble pour identifier les 12 pays avec lesquels nous aurons des accords bilatéraux. Ce faisant, beaucoup d’investissements passerait par Maurice pour aller dans ces pays. »

Une bonne partie de ces pays est déjà connue. Pour commencer, il y a l’Afrique du Sud, notre premier partenaire continental pour les exportations, les importations, les services financiers, le tourisme et l’investissement direct étranger.

Sur le littoral de l’Afrique de l’Est, on retrouve le Kenya, première économie dans cette partie du continent africain, suivi de l’Éthiopie et de la Tanzanie. En Afrique de l’Ouest, Maurice a déjà un pied dans des zones de développement économique au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

La Zambie vient s’ajouter à cette liste. Ce pays enclavé dans l’Afrique sub-saharienne est l’un des principaux producteurs de cuivre sur le continent. Selon le World Factbook de la Central Intelligence Agency, la Zambie a connu une forte croissance pendant une décennie jusqu’en 2014. Son économie a, par la suite, été touchée par la chute du prix du cuivre, une baisse dans la production énergétique et la dépréciation de sa monnaie, le kwacha. Ces facteurs n’ont pas empêché le gouvernement d’investir dans des infrastructures nationales. Son aéroport international devrait être prêt l’année prochaine. Pour Vishnu Lutchmeenaraidoo, cela représente une opportunité pour l’aviation mauricienne.

« J’ai rencontré le ministre zambien des Finances. Il a proposé qu’on institue une commission mixte Zambie-Maurice », dit-il. « Avec l’ouverture de l’aéroport l’année prochaine, j’ai un projet. J’ai rencontré une délégation singapourienne. Nous pourrions faire de Lusaka notre hub afin que nous puissions desservir les pays africains », propose-t-il.

Le secret de Maurice se repose sur certains éléments. En dehors des mesures incitatives du gouvernement (incitations fiscales, facilités de paiement, etc.), le pays offre aux investisseurs un environnement politique et économique stable, des infrastructures modernes, un système judiciaire solide, un secteur financier stable et une main-d’œuvre qualifiée et dynamique. Les mesures que devront adopter les autres pays africains afin de devenir attrayants.

La Rédaction (avec Kamlesh Bhuckory)