Namibie : des incitations pour stimuler la compétitivité

[Africa Diligence] La Namibie reconnaît le rôle crucial que joue l’investissement étranger dans la stimulation de la croissance économique. Les autorités de Windhoek ont pris de nombreuses mesures incitatives, essentiellement concentrées sur le secteur manufacturier. Depuis l’effectivité des partenariats public-privé, Gouvernement et secteur privé sont main dans la main, en quête d’investisseurs et de partenaires dans la réalisation de projets et des occasions d’affaires sur une base de win-win.

Le système fiscal namibien est principalement régit par l’Income Tax Act revenu (qui réglemente les impôts des particuliers et des entreprises) et la Value Added Tax Act. Le système prévoit :

  • l’impôt sur le revenu des personnes physiques, dont les taux progressifs vont jusqu’à 20%
  • l’impôt sur les sociétés à 34%
  • la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 15%.

En vertu de la loi sur les investissements étrangers de 1990, le ministre du commerce et de l’industrie a créé le Centre d’investissement de la Namibie (NIC). Le NIC met l’accent sur la promotion des investissements étrangers et nationaux et fournit un service à tous les investisseurs. Il fournit également des forfaits et des conseils sur les possibilités d’investissement, les incitations et les procédures.

Incitations

Le gouvernement namibien s’est engagé à la stimulation de la croissance économique et de l’emploi. À cette fin, il a pris de nombreuses mesures incitatives qui sont essentiellement concentrées sur la fabrication des produits en Namibie et la promotion des exportations dans la région de la SADC et le reste du monde.

Les incitations fiscales qui témoignent de l’engagement du gouvernement sont :

  • une exemption de la TVA sur l’achat et l’importation de machines et équipements utilisés dans le processus de fabrication
  • une exonération d’impôts sur les dividendes pour les sociétés namibiennes ou les actionnaires résidents dans le pays
  • l’impôt des actionnaires non-résidents est seulement de 10%
  • les bâtiments des opérations d’exploitation peuvent être amortis, 20% pour la première année et le reste à 4% au cours des 20 années suivantes
  • les installations, les machines et les équipements peuvent être entièrement amortis sur une période de 3 ans
  • un abattement spécial de 50% sur le revenu imposable provenant d’entreprises manufacturières pour une période de 5 ans
  • des déductions fiscales spéciales jusqu’à 25% sont offertes aux entreprises manufacturières, si elles accordent une formation technique aux employés.

Les IDE en chiffres

La Namibie bénéficie de vastes ressources (uranium, diamant, zinc, cuivre, pétrole) qui attirent la majorité des investisseurs étrangers. Les principaux pays qui investissent dans les mines sont l’Afrique du Sud, la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’Allemagne. La stabilité monétaire est aussi assurée grâce aux flux continus d’IDE et à un secteur bancaire régulé et sain. Le gouvernement qui prône le libéralisme économique, a tendance à favoriser depuis plusieurs années les partenariats entre entreprises étrangères et locales.

Selon la CNUCED, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont chuté à 699 millions USD en 2013, après un pic de 861 millions USD en 2012 en raison de la baisse des entrées de bénéfices réinvestis. Au premier semestre 2014, les IDE étaient estimés à 48 millions USD.

Environnement des affaires

Une situation macroéconomique et politique stable, de liens économiques étroits avec l’Afrique du Sud ont fait de la Namibie un environnement commercial plus favorable que la plupart de ses voisins de l’Afrique subsaharienne. Le rapport Doing Business 2015 de la Banque mondiale classe d’ailleurs le pays 88e sur 189 économies, plus élevé que le classement moyen subsaharien qui est de 142.

Afin d’alimenter et de stimuler le développement du secteur privé, le gouvernement s’est donné pour cheval de bataille, d’accroitre la compétitivité et d’améliorer le climat des affaires. Depuis que l’idée de partenariats public-privé (PPP) a été entérinée, l’État a procédé à la définition d’un cadre juridique et un travail qui coïncide avec l’élaboration d’un cadre institutionnel adéquat pour les PPP. Toutes ces mesures visent à faciliter les investissements du secteur privé et de lever les principaux obstacles infrastructurels.

Accords commerciaux

En tant que membre de la Southern African Development Community (SADC), la Namibie a un avantage comparatif dans son accès préférentiel, via des liaisons de transport et du commerce, à près de 400 millions de consommateurs de la région. La Namibie est également membre de la Southern African Customs Union (SACU) ainsi que l’Afrique du Sud, le Botswana, le Swaziland et le Lesotho. Les membres de cette Union douanière profitent du commerce hors-taxes entre eux. La SACU est un marché de plus de 47 millions de consommateurs et un PIB de 135,8 milliards USD.

Les autorités de Windhoek ont ratifié le Common Monetary Area (CMA). Le CMA est administré par la South African Reserve Bank et le Rand est établi comme monnaie courante à tous les membres de la zone monétaire.

L’African Growth and Opportunity Act donne à la Namibie un libre accès au marché des États-Unis pour ses produits manufacturés.

Gaétan Awa (Avec Knowdys Database, BM, PEA et NCI)