Moody’s lève l’embargo financier sur la RDC

(Africa Diligence) Depuis le 6 septembre 2013, date à laquelle Moody’s a attribué la note B3 à la RDC, un embargo a été levé sur la RDC: pour la première fois depuis son indépendance, Kinshasa entre dans le club restreint des pays faisant l’objet de notation par les agences financières internationales. La RDC a maintenant la possibilité de lever des fonds sur les marchés internationaux.

Le pays de Joseph Kabila peut, de ce fait, tirer le meilleur dividende de la situation actuelle des marchés internationaux caractérisés par des taux d’intérêts proches de zéro. En effet, dans la conjoncture actuelle marquée par des conditions de financement favorables au niveau mondial, la notation joue nettement en faveur de la RDC.

L’événement paraît anodin, mais il est extrêmement significatif en ces temps où la République démocratique du Congo tente de retrouver ses marques sur la scène financière internationale. La RDC devient de plus en plus fréquentable sur le plan international. Il est rare le temps où la RDC pouvait prétendre à une notation par l’une des grandes agences internationales de notation, à savoir Moody’s. Une notation qui salue de « perspective stable » et prometteuse de l’économie congolaise.

Depuis le 6 septembre 2013, le jour où Moody’s a attribué une notation à la RDC, le tabou a été rompu. En effet, pour la première fois depuis son indépendance en 1960, la RDC entre dans le club restreint des pays faisant l’objet de notation par les agences financières internationales.

La décision de Moody’s est la conséquence logique des résultats économiques remarquables réalisés par le pays voilà trois ans autant en termes de stabilité macroéconomique que de la résilience de la croissance économique. Trois ans d’une rigueur dans la gestion et d’une rationalité économique qui, sous la houlette du président de la République, a fini par payer. Voilà enfin la RDC qui récupère le terrain perdu sur les grandes places financières internationales.

Que Moody’s note de « perspective stable » dans la marche de la RDC vers le progrès, il y a de quoi reconnaître et saluer les mérites d’un homme, en l’occurrence le Premier minier, Matata Ponyo Mapon.

Les avantages de la notation financière

Dans des circonstances, parfois difficiles et contraignantes, des réformes à la fois courageuses et ambitieuses ont été mises en œuvre, entièrement ancrées dans la vision du chef de l’Etat, pour ouvrir de nouvelles perspectives au pays. Aujourd’hui, la pertinence de ces réformes est reconnue sur les grandes agences financières internationales.

Avec ces notations, la RDC a maintenant la possibilité de lever des fonds sur les marchés internationaux. Elle peut, de ce fait, tirer le meilleur dividende de la situation actuelle des marchés internationaux caractérisés par des taux d’intérêts proches de zéro.

En effet, dans la conjoncture actuelle marquée par des conditions de financement favorables au niveau mondial, la notation joue nettement en faveur de la RDC.

Emettre des obligations souveraines pourrait être un moyen d’obtenir des financements de longue durée pour la construction et/ou la réhabilitation des infrastructures. Par ailleurs, émettre une obligation souveraine peut aussi contribuer à alléger le service de la dette. Cette action aide à substituer à des instruments de dette publique portant des taux d’intérêts supérieurs, des obligations souveraines assorties des taux d’intérêt faibles et des échéances très lointaines.

En définitive, la notation de la RDC est un signal fort de la crédibilité donnée à l’ensemble des bailleurs de fonds qui émettent des réserves quant à la capacité de la RDC de rembourser sans défaut sa dette.

Pays africains faisant l’objet de la notation

Avant la notation de la RDC, 20 pays africains bénéficiaient déjà de la notation des emprunteurs souverains. De ces 20, 10 font l’objet de la notation de Moody’s, 15 de Fitch Ratings et 16 de Standard and Poor’s (S&P). Il s’agit des pays ci-haut.

La RDC a directement été placée à la note B laissant derrière les notes C et D. Même si la note B3 est considérée comme étant celle des investissements spéculatifs, les perspectives d’amélioration sont bonnes, estime Moody’s. Cette notation pourra évoluer favorablement, poursuit Moody’s, à condition de mettre en œuvre des réformes visant à réduire la vulnérabilité aux chocs externes, améliorer les paramètres budgétaires et les capacités intentionnelles. Ce qui s’intègre déjà dans la vision tracée par le Premier ministre, clairement développé devant le Sénat dans son discours consacré à « l’éveil économique de la RDC ».

La notation Moody’s ne sera pas sans conséquences en RDC. Dans la mesure où, la notation financière constitue, pour les investisseurs, un critère clé dans l’estimation du risque qu’un investissement comporte, particulièrement dans le cadre de marchés financiers de plus en plus globaux qui rendent difficile la maîtrise de l’information et donc de tous les paramètres de risque.  C’est même un des critères obligatoires pour les emprunteurs institutionnels (fonds de pension, collectivités territoriales, etc.) dont les statuts précisent un niveau de notation minimal pour leurs investissements.

C’est dire que le gouvernement a joué un grand coup. Désormais, la RDC s’est parfaitement positionnée sur une rampe de croissance. Il s’agit pour l’instant de consolider les acquis et maintenir le cap pour gagner davantage des points au niveau des agences internationales de notation.

Les agences de notation financière et signification de la note attribuée

Une agence de notation financière est une société dont le rôle est d’évaluer le risque de défaut d’un emprunteur sur ses dettes financières, appelé aussi sa signature. Les emprunteurs peuvent être des entreprises privées ou publiques, des États ou des collectivités.

Depuis les années 1980, les agences de notation sont devenues des indices de référence tant pour les émetteurs que pour les investisseurs qui peuvent ainsi déterminer la solvabilité des émetteurs. Leur notation modifie le comportement des investisseurs institutionnels qui sont les acteurs indirects de l’avenir des États et entreprises notées. Les trois agences mondiales de notation financière les plus réputées au monde sont : Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings. Elles ont été créées respectivement en 1868, 1908 et 1913.

C’est Moody’s qui introduisit  les fameux « triple A to C ».

La notation est une appréciation de Moody’s sur la volonté et la capacité d’un émetteur à assurer le paiement ponctuel des engagements d’un titre de créance, tel qu’une obligation, tout au long de la durée de vie de celui-ci. L’échelle de notation, qui va d’un maximum de Aaa à un minimum de C, se compose de 21 crans (notch) et de deux catégories : la catégorie d’investissement et la catégorie spéculative. La notation la plus basse de la catégorie d’investissement est Baa3. La notation la plus élevée de la catégorie spéculative est Ba1.

Le système de notation diffère d’une agence à l’autre mais un consensus peut être établi : les notes vont de A à D, A étant la meilleure note, et sont composées d’échelons intermédiaires. Un émetteur noté AAA (ou Aaa) aura un risque de faillite de 0,05%. En d’autres termes, plus la note de l’émetteur est élevée, plus son risque de faillite est faible dans les années à venir.

(Avec F.K.)