PSA Peugeot Citroën lance son usine d’assemblage de Wukra

[Africa Diligence] En partenariat avec le groupe industriel local Mesfin Industrial Engineering, le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën a enfin ouvert une usine d’assemblage à Wukra, à 800 kilomètres au nord d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Objectif commercial : 700 000 ventes annuelles en 2021 dans la sous-région.

Il s’agit, pour l’heure, de sortir environ 1 000 unités par an, destinées à l’Ethiopie et aux autres pays de la Corne africaine. L’opération s’intègre dans un mouvement général du constructeur, qui a décidé depuis deux ans de pousser à nouveau les feux en Afrique, son ancienne terre de cocagne, après l’avoir un peu oubliée pendant la crise.

Depuis janvier, le groupe a écoulé 115 000 véhicules dans la zone Afrique Moyen-Orient, soit 17 % de plus que durant la même période l’an dernier. C’est encore loin de l’objectif du plan stratégique « Push to pass », présenté en avril : 700 000 ventes annuelles en 2021 dans la zone, avec 70 % de production locale. Une ambition d’autant plus importante que les niveaux de vente espérés en Chine ne sont pas au rendez-vous, alors que le Groupe PSA inaugure cette semaine sa quatrième usine chinoise, à Chengdu.

Pour atteindre un tel volume, le Groupe PSA a donc décidé de parfaire son implantation industrielle. Le groupe a signé en avril un accord avec un partenaire en Iran, pour produire à terme quelques 200 000 véhicules par an. Le constructeur a également ouvert cet été le chantier de son usine de Kenitra, au Maroc, qui pourrait elle-aussi sortir 200 000 véhicules par an d’ici à quelques années. En revanche, le projet de site d’assemblage algérien n’est toujours pas ratifié, et la cadence de l’atelier installé au Nigéria serait encore basse. Pour alimenter les lignes en commandes, le groupe français a décidé d’installer un centre R&D à Casablanca, au Maroc, chargé de concevoir des modèles adaptés à ces marchés souvent très différents de l’Europe.

Ainsi, en Ethiopie, les clients plébiscitent « les véhicules de petite taille, les citadines avec haillon et les compactes avec coffre », souffle-t-on chez Groupe PSA. De fait, le pays peut se targuer de l’une des plus fortes croissances économiques du continent (11 % en moyenne ces dix dernières années). Mais avec environ 150 000 voitures en circulation pour plus de 90 millions d’Ethiopiens, il n’y a toujours que deux véhicules pour 1 000 habitants, dont l’immense majorité issus d’importations de modèles d’occasion. D’après le cabinet Deloitte, près de 10 000 véhicules Toyota – dont 2 000 modèles neufs – seraient ainsi arrivés l’an dernier dans le pays. Même si seuls les constructeurs chinois (BYD, Geely et surtout FAW) possédaient jusqu’ici des sites d’assemblage en Ethiopie, le géant japonais contrôle deux tiers du marché.

La Rédaction (avec Les Echos)