[Africa Diligence] Les paris sportifs s’emparent doucement des mœurs des pays africains. Une pratique qui attire surtout les jeunes, parfois mineurs, avec pour objectif de miser sur des jeux virtuels ou des vrais matchs, tout en suivant l’évolution de la partie en direct à la télé. Comment cette dynamique manoeuvre-t-elle avec les multiples lois sur les jeux de hasard?
La fièvre des paris sur le sport a atteint tous les pays du monde, y compris ceux d’Afrique ! Parti pour être une simple forme de divertissement, miser de l’argent est devenu une véritable passion pour plus d’un. Il est vrai que l’Afrique n’a pas rejoint la danse au même moment que certains pays, mais ce qui est sûr, c’est que le continent entier a pris le pas. À la base, les sociétés de loterie des pays africains n’offraient aux clients que des jeux de cartes à gratter et les choses semblables en guise d’activité de paris. De la même manière, les jeux de casino n’étaient pas très présents au début dans cette partie du monde. Aujourd’hui en revanche, il faut dire que l’Afrique fait fort dans ce domaine. Les jeux de hasard ont été modernisés de sorte que les Africains ont désormais la possibilité de placer eux aussi des mises sur de nombreuses compétitions de football, de basketball, de tennis, de handball, de golf, de boxe, de rugby, de course et bien plus encore.
La cote de popularité des paris sportifs en Afrique, c’est ce qu’il y a de plus étonnant. En un temps record, cette forme de divertissement a tôt fait de gagner le cœur des parieurs et de devenir un incontournable sur le marché africain. Selon de récents sondages effectués par des organismes nigérians par exemple, le pays compte un peu plus de 60 millions de parieurs situés dans une classe d’âge comprise entre 18 et 40 ans. Tenez-vous bien, car plus impressionnant encore, cette population importante de parieurs joue en moyenne par jour 1,8 milliard de nairas soit 4,5 millions d’euros. Comme quoi en Afrique on prend tout au sérieux, même les paris sportifs. Dans de telles conditions, impossible de ne pas légaliser et régulariser le secteur. Dans ce sens, la première chose qu’il faut savoir c’est qu’il existe des organes nationaux chargés du contrôle de ce secteur. Au Bénin par exemple, l’action des sites de paris est sous le contrôle permanent de la loterie nationale. C’est cette dernière qui a normalement le monopole du marché, et qui peut donner accès à d’autres sites extérieurs.
Dans un contexte un peu plus large, ce qu’il faut savoir, c’est que l’Afrique a une législation beaucoup plus souple face aux jeux d’argent réel comparativement à d’autres continents tels que l’Europe ou l’Amérique. En effet, les organismes tels que la National Gambling Act en Afrique du Sud ou la Loterie Nationale du Togo (LONATO) sont très ouverts aux opérateurs de jeux en ligne étrangers. De ce fait, on remarque sur le marché de l’Afrique de nombreuses plateformes qui offrent leur service, les plus connues et les plus appréciées étant Bwin, BetClic, Unibet, Winamax, etc. S’il y a bien une chose qu’il ne faut pas négliger, c’est qu’en dépit du fait que les lois sur les jeux d’argent en Afrique ne sont pas très impartiales, cela n’empêche pas les organismes nationaux de fixer une limite à l’action des sites. La LONATO est dans toute l’Afrique de l’Ouest un vrai modèle de législation des jeux de hasard sur lequel de nombreux pays se calquent pour faire tourner les paris sportifs sur leurs territoires. La particularité de la LONATO est qu’elle est parvenue à fixer des barrières aux opérateurs étrangers qu’elle accrédite. Ce faisant, elle garde le monopole du marché dans le domaine. Dans le sens, le Togo a inspiré de nombreux pays de la sous-région y compris le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et bien plus encore.
Selon l’article 5 alinéa 9 de la Directive N° 02/2015/CM/UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans les États membres de l’Union Economique Et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), les prestataires de jeux d’argent et de hasard, notamment les propriétaires, les directeurs et les gérants de casino et établissement de jeux, y compris les loteries, ont expressément le devoir de faire de leur mieux pour lutter contre le blanchiment de fonds dans leur secteur. Ce faisant, l’UEMOA tente de préserver le patrimoine économique de la sous-région afin que ce qui est supposé être un divertissement ne mette pas en mal la situation financière du continent. Il faut dire que ces décisions réduisent souvent le champ d’action des centres de jeux de hasard africains qui font tout pour ne pas franchir les barrières desdites réglementations.
L’Association de Loteries d’Afrique (ALA) s’est également lancée dans la réglementation du secteur des paris sportifs pour s’assurer que cette forme de divertissement soit réellement profitable à l’Afrique. L’organisme est apolitique, et l’un de ses principaux objectifs est de promouvoir des jeux attractifs et responsables, et de lutter contre la délinquance financière. Plus encore, elle s’attèle à participer à l’intégration économique africaine à travers l’instauration des jeux panafricains, et à élaborer des normes et des codes de bonne conduite (normes ISO, jeu responsable, standard WLA, norme sécurité, etc.) auxquels tous les membres de l’association, parlant bien évidemment des loteries d’Afrique doivent se conformer.
Pour finir, il faut souligner que la législation des paris sportifs en Afrique peut s’avérer parfois très contraignantes pour les parieurs. Ce qui a été constaté, c’est que de nombreuses personnes se sont tournées vers les réseaux privés pour pouvoir accéder à plus d’options sur les sites de paris en ligne. Ce faisant, il faut dire qu’ils se mettent en position d’illégalité s’exposant ainsi à de lourdes sanctions judiciaires. Ce qu’il faut cependant retenir, c’est que pour les Africains, c’est désormais possible de profiter pleinement des paris sur le sport en ligne dans diverses disciplines y compris le football, le basketball, le handball, le volleyball, la boxe, les courses, le golf et bien plus encore. Et vous, qu’attendez-vous pour tenter votre chance ?
La Rédaction (avec Africa Top Sport et HMB)