Rwanda : secteur minier, turbine de l’économie

(Africa Diligence) L’économie du Rwanda s’est fortement diversifiée ces dernières années. La croissance a été de 7,3% en 2012, reposant sur l’essor des services, mais aussi sur l’agriculture et sur l’industrie. Le sous-sol rwandais est un véritable éden avec la cassitérite, l’étain, le tungstène et le coltan. Le pays est d’ailleurs le 4e producteur mondial de coltan. Le secteur agricole quant à lui, génère plus de 70% des recettes d’exportation du pays. Pour les spécialistes d’Africa Diligence, il faudrait s’attendre à une croissance fulgurante de l’économie rwandaise aiguillonné par l’essor de son secteur minier.

L’agriculture qui représente un tiers du PIB du pays (33,0%), constitue la principale activité économique pour les ménages ruraux et reste cependant vulnérable aux chocs aux fluctuations climatiques et au cours des matières premières agricoles. De nos jours, le secteur agricole occupe un peu moins de 80% de la population totale. Par ailleurs, le secteur agricole répond à 90% des besoins alimentaires nationaux et génère plus de 70% des recettes d’exportation du pays. En 2012, le secteur agricole a connu de bons résultats en termes de produits exportés, les chiffres indiquaient 0,5 milliard USD. Les cultures dans le pays sont : le pyrèthre, les bananes, le manioc, les patates douces, les pommes de terre, les haricots, les pois, le maïs, le blé, le riz, le sorgho et les arachides. Selon les chiffres du Rwanda Agriculture Development Authority, la production de maïs en 2009 est passée à 286 948 tonnes métriques (TM) contre 166 853 TM en 2008, pendant que la production de blé atteignait 72 478 TM contre 67 868 TM en 2008. Durant la même période, la production de pommes de terre irlandaises a augmenté, passant à 1,3 million TM contre 1,1 million TM, et la production de riz a atteint 95 105 TM contre 82 024 TM en 2008. Le cinchona, dont l’écorce fournit la quinine, utilisée pour combattre la malaria, a aussi été cultivé. Café et thé sont les principales cultures de rente destinées à l’exportation. En 2012, par exemple, ils représentaient respectivement 14,1% et 17,1% des produis exportés.

Le secteur minier est un autre pilier économique (15,9% du PIB). En pleine croissance, les recettes minières ont représenté 28% des recettes d’exportation du pays au cours de l’année 2012, soit 136,6 millions USD. Le pays a même pour ambition de réaliser des bénéfices de l’ordre de 400 millions USD à l’horizon 2017 dans le commerce des minéraux. L’exploitation minière est le deuxième exportateur du pays après l’industrie du tourisme. Le Rwanda produit environ 8 000 à 9 000 tonnes de minéraux par an. Le pays est classé au 8e rang mondial dans la production d’étain non fondu, représentant 1,5% de la production mondiale d’étain.

Ce boom du secteur minier s’explique essentiellement par l’augmentation de la valeur du coltan (colombo-tantalite), tant en termes de prix au kilogramme qu’en quantités exportées, soit une augmentation de 161% pour une valeur totale de 121,3 millions USD. La cassitérite a également augmenté de 13% et rapporté au pays 50,5 millions USD tandis que les exportations de tungstène (ou Wolfram) ont généré 24 millions USD à raison d’une croissance de 7,4%. Selon le rapport du Guide 2014 des investissements miniers par pays en Afrique, le Rwanda figure parmi les 20 pays les plus riches en ressources minières d’Afrique sub-saharienne. Ce rapport présenté en février 2013 en Afrique du Sud, indique que le Rwanda dispose d’immenses quantités de ressources minières non exploitées et que le pays pourrait se faire des recettes considérables en développant ce secteur. Le pays a généré 1,963 milliards USD de recettes au cours des trois premiers trimestres de 2013, grâce à ses exportations de minerais.

En plus des minerais, le pays possède des réserves de méthane et de CO2 emprisonnées dans les eaux du lac Kivu, à la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Une entreprise américaine, ContourGlobal, spécialisée dans la construction et la gestion de centrales électriques, finalise les préparatifs du projet KivuWatt qui vise à transformer ce méthane en source d’énergie commercialisable. Sa première phase prévoit de générer 25 mégawatts (MW) destinés au réseau local puis, à terme, 100 MW, distribués dans l’ensemble du pays. Cela permettra de quasiment doubler la capacité de production actuelle du Rwanda d’environ 115 MW. Dans le lac Kivu, selon les estimations, il y aurait quelques 60 000 m3 de méthane dissous.

(Knowdys Database, avec Banque mondiale, Perspectives économiques en Afrique, IRIN, Les Echos Data, Sud de France Développement, Afrique 7 et Le Griot)