Stimuler les échanges entre les secteurs privés français et africains

[Africa Diligence] Pour leur deuxième édition, les Rencontres Africa se sont transportées en Côte d’Ivoire, où Paris bénéficie du soutien des autorités pour faire la promotion d’une coopération économique renforcée entre les entreprises des deux pays.

Après Paris en 2016, c’est Abidjan qui accueillait, les 2 et 3 octobre, la seconde édition des Rencontres Africa destinées à stimuler les échanges entre les secteurs privés français et africains. La Côte d’Ivoire réaffirme ainsi sa volonté d’être au cœur du renouveau économique de la relation entre la France et l’Afrique.

Environ deux-mille personnes représentant 400 entreprises françaises et autant d’africaines avaient répondu présent pour l’ouverture de l’événement, selon les informations communiquées par le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian en clôture de la conférence inaugurale.

Chantiers principaux

Au cours de ces deux jours, les participants échangeront sur les principaux chantiers que sont, par exemple, l’intégration régionale des économies africaines, la transformation locale des produits agricoles, la formation, la digitalisation de l’économie ou le financement des entreprises et particulièrement des PME.

L’événement se prolongera ensuite les 5 et 6 octobre, parallèlement à Tunis et Nairobi. Au total, les organisateurs attendent la participation de 480 décideurs français qui se déplacent en Afrique pour rencontrer près de 3 600 entreprises africaines.

Diplomatie économique

Lors de son intervention, Jean-Yves le Drian a rappelé l’importance qu’il accorde à l’événement, qui sert à ses yeux de répétition avant le sommet Afrique-Europe prévu le 18 novembre, toujours à Abidjan.

Dans le sillage du mouvement initié par son prédécesseur Laurent Fabius en 2012, le ministre entend placer son mandat sous le signe de la diplomatie économique. Le renforcement des liens entre l’Europe et l’Afrique constitue selon lui un des défis majeurs des prochaines années, avec le maintien de la sécurité et la lutte contre le réchauffement climatique.

Chute des parts de marché françaises

Au cours des 15 dernières années, la France a vu la part de marché de ses entreprises sur le continent chuter fortement. Elle s’établit aujourd’hui à environ 4%, alors que, dans le même temps, la Chine a plus que doublé la sienne pour atteindre 22%, selon le Vice-Président ivoirien, Daniel Kablan Ducan.

À l’occasion de son discours, ce dernier a également rappelé l’importance que revêt de son point de vue la consolidation de la relation entre la France et l’Afrique, et particulièrement la Côte d’Ivoire. « Le continent participe à 3% des échanges mondiaux et capte seulement 2% des investissements direct étrangers au niveau global. Pour peser davantage, il faut élargir les marchés en s’appuyant sur les cinq communautés économiques du continent, conformément à l’agenda de l’Union africaine», a insisté le vice-président, mettant en avant les opportunités offertes par la Côte d’Ivoire, qui réalise 34% de ses échanges avec le reste de l’Afrique contre 10 à 15% en moyenne sur le continent.

Des obstacles à surmonter

L’amélioration de la coopération entre les acteurs économiques ivoiriens et français a à nouveau bénéficié d’un franc soutien de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire. Son président, Jean-Marie Acka, a rappelé l’intérêt des partenariats entre les entreprises françaises et ivoiriennes.

Face à un public averti, les principaux intervenants n’ont pas minimisé les obstacles à surmonter, qu’il s’agisse du manque d’infrastructures, par exemple en matière de production d’énergie, ou des difficultés à accéder à des financements attractifs. Le gouvernement français a envoyé ces derniers mois plusieurs signaux positifs en augmentant par exemple la capacité d’engagement de Proparco, filiale de l’Agence française de développement, ou de BPI France.

« La France est au rendez-vous, mais cela ne suffit pas », a ajouté Jean-Yves le Drian, qui souhaite simplifier l’offre française et mieux coordonner les solutions offertes par Proparco, l’AFD, Business France ou BPI France. Et les opportunités ne manquent pas, a expliqué Daniel Kablan Ducan, rappelant que 62,5% des financements du plan de développement national 2016-2020 évalué à 30 000 milliards de francs CFA devront être apportés par le secteur privé.

La Rédaction (avec Julien Clémençot)