Storytelling : si l’intelligence économique m’était contée

(Africa Diligence) De tout temps, les experts de Knowdys ont considéré le storytelling comme l’un des outils marketing les plus puissants de l’intelligence économique. Dans le billet qui suit, Nicolas Moinet, professeur à l’Institut d’Administration des Entreprises de l’Université de Poitiers, n’en pense pas moins. Il salue le  travail de Nicolas Doucerain.

SA PETITE ENTREPRISE A CONNU LA CRISE, PAR NICOLAS MOINET

« L’intelligence économique, ce sont souvent les chefs d’entreprise qui en parlent le mieux !

« Tel est le cas de Nicolas Doucerain, entrepreneur autodidacte et auteur du best-seller Ma petite entreprise a connu la crise (François Bourin Editeur, 2012). Dans cet ouvrage, il raconte la plongée dans la crise de son cabinet de recrutement. Un véritable roman qui se termine fort heureusement par le redressement de sa petite entreprise et la création d’un cabinet qui accompagne les dirigeants dans la gestion de crise. Et Nicolas Doucerain de citer en introduction ces propos de Kiran Mazumdar-Shaw, la présidente d’une grande entreprise pharmaceutique indienne : ‘ Etre chef d’entreprise, c’est une véritable épreuve de résistance. C’est finir par réussir à force de ne pas abandonner.’ Oui mais comment faire ?

« Si ‘bon sens et pragmatisme ont le plus souvent guidé mes actes », explique Nicolas Doucerain, « ce sont surtout les conseils avisés de proches, de professionnels du droit, d’experts de la gestion de crise, qui m’ont permis de maîtriser rapidement les gestes qui sauvent. J’ai ainsi pu me familiariser avec un ensemble de bonnes pratiques, et les mettre en application : c’est grâce à elle que mon entreprise est parvenue à se redresser à temps.

« Voici une sélection de conseils issus d’un retour d’expérience de grande valeur et qui pourraient servir à tous ceux qui souhaitent voir les pratiques d’intelligence économique se développer dans leur entreprise.

Mettre en œuvre une veille intelligente

« Savoir diagnostiquer la crise, tout d’abord, implique, selon le chef d’entreprise, de mettre en œuvre une veille intelligente, à savoir : porter son attention sur quelques indicateurs clés, les suivre finement et régulièrement, interpréter avec justesse leurs variations ; au niveau managérial, rester attentif ‘à ces petits riens qui en disent souvent beaucoup sur le moral des équipes’ ; interpréter les indicateurs à lumière de l’environnement économique de l’entreprise afin de déterminer si les variations d’activité sont imputables à des facteurs endogènes ou exogènes ; enfin ne pas hésiter à sonner ‘l’Alerte rouge !’ ».

« Et Nicolas Doucerain d’insister : ‘Rencontrer des difficultés ne constitue pas une crise en soi. La crise intervient lorsque l’usage des instruments habituels de gestion et de management ne suffit plus à corriger des fluctuations significatives d’activité. Le suivi de quelques indicateurs ciblés permet d’identifier l’apparition d’un contexte de crise.’ Autrement dit, ce ne sont pas les signaux qui sont faibles mais plutôt l’intelligence…

« Ensuite, et même si c’est dans la tempête qu’on voit le marin, il est essentiel pour le capitaine de savoir s’entourer tant ‘Le fantasme de l’omniscience et de l’omnipotence du dirigeant fait obstacle à une gestion de crise performante.’ En d’autres termes, si la compétence est individuelle, l’intelligence est collective. D’autant qu’il faudra nécessairement décider dans l’urgence car ‘en période de crise, prévient Nicolas Doucerain, l’action tient souvent lieu de réflexion.

Etre sûr du bien-fondé de ses décisions

« ‘Pour agir avec le plus de discernement possible, il est vain d’attendre d’être sûr du bien-fondé de sa décision. Mieux vaut agir avec résolution en poursuivant des buts pragmatiques. Pour autant, indécision et précipitation étant tout aussi néfastes à l’action efficiente, il est impératif de savoir s’octroyer des temps d’analyse et de méditation : passer quelques heures en fructueuses réflexions pour gagner plusieurs semaines d’action efficace, l’équation est sans appel.’ Ô temps, suspend ton vol…

« Mais qui pourrait me renseigner ? se demande alors le chef d’entreprise. Conseil de notre entrepreneur : ‘S’appuyer sur les conseils d’experts, internes comme externes, est autant une marque d’humilité qu’un gage de responsabilité. Aucun chef d’entreprise ne peut en effet prétendre maîtriser l’intégralité des informations requises pour prendre la bonne mesure au bon moment. Solliciter l’avis d’experts pour maîtriser soi-même l’information : le discernement dans l’action est à ce prix.

« Attention, empathie, communication, réseaux d’experts, renseignement, analyse et décision. On vous l’avait bien dit : l’intelligence économique, ce sont les chefs d’entreprise qui en parlent le mieux ! »

 La Rédaction (avec Les Echos)