Tchad : réduire progressivement sa dépendance à l’égard du pétrole

(Africa Diligence) Le Tchad, qui a rejoint les rangs des pays producteurs de pétrole en 2003, est doté d’une économie fortement dépendante de l’or noir. Avant l’avènement de l’« ère pétrolière », l’économie tchadienne était à prédominance agricole, et le produit intérieur brut (PIB) avoisinait les 220 USD par habitant (soit moins de la moitié de la moyenne de l’Afrique subsaharienne). Pour les experts d’Africa Diligence, le défi majeur pour le pays consistera à réduire progressivement sa dépendance à l’égard du pétrole, ainsi que le déficit primaire non pétrolier (19% du PIB non pétrolier en 2012).

L’élevage et l’agriculture vivrière (24% du PIB). Avec plus de 15 millions de têtes de bétail, l’élevage est un secteur important dans le pays, la seconde mamelle après l’agriculture. En 2011, les cultures commerciales représentées par le coton (35 000 tonnes), la canne à sucre (390 000 tonnes), les dattes (19 500 tonnes), le blé, l’arachide, le tabac et la gomme arabique. Les principales cultures vivrières quant à elles, le sorgho (650 000 tonnes) et le riz, ont été marquées par un léger recul à cause des effets de la crise internationale. Le secteur agricole, dont la production a retrouvé son niveau tendanciel en 2013 suite à une récolte exceptionnelle l’année précédente, devrait afficher une croissance positive.

Sur le plan énergétique, le Tchad est depuis 2003, producteur de pétrole (40% du PIB en 2010 et 90% des exportations). Le pays possède des réserves certifiées de 1,5 milliard de barils. L’exploitation des champs de Doba (environ 120 000 barils/jour) est assurée par un consortium conduit par ExxonMobil. La CNPC (Chine) a débuté mi-2011, la production à partir des sites de Bongor (20 000 barils/jour au démarrage). Le PIB pétrolier (20% du total) devrait connaître un pic de croissance en 2014 et 2015, grâce au démarrage de nouveaux projets par les compagnies pétrolières chinoises CNPC et canadiennes Griffiths (la production d’or noir pourrait être portée de 105 700 barils/jours en 2013, à respectivement 148 500 puis 186 600 b/j).

Le gouvernement est confronté à un impératif : réduire la dépendance de l’économie au pétrole, au regard des baisses de production déjà constatées de cette ressource. Au début de l’année 2014, l’or noir représentait près de 30 % du PIB et assurait plus de 70% des recettes fiscales. Une plus grande diversification des sources de croissance s’impose donc, notamment à travers la création de chaînes de valeur dans les secteurs où le pays dispose d’avantages comparatifs certains : l’élevage, le coton, le tourisme, la pétrochimie et la gomme arabique. Une telle diversification favoriserait non seulement la création nette d’emplois, mais contribuerait aussi à élargir l’assiette fiscale grâce à un meilleur niveau des recettes budgétaires et à l’efficience fiscale susceptible d’être ainsi induite.

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique et Banque mondiale)