Maroc : quand l’agriculture va, tout va

(Africa Diligence) Bien que le secteur des services soit prédominant (55,8% du PIB en 2012), l‘économie marocaine s’appuie fortement sur son secteur agricole en plein essor. En 2013, le taux de croissance s’est établi à 4,7%, contre 2,7% en 2012, en raison principalement de la hausse de 20,4% de la valeur ajoutée du secteur primaire. Cette performance est imputable en particulier à la bonne vitalité de l’agriculture. Pour les spécialistes d’Africa Diligence, le secteur primaire constitue un levier efficace pour une croissance durable.

Compte tenu de la richesse du sol dont dispose le Maroc, le secteur agricole y est prédominant (14,6% du PIB en 2012). Les céréales (blé, orge, maïs), les légumes (fèves, pois, lentilles, haricots) et les fruits (oranges, mandarines, citrons) sont les récoltes principales du pays. En 5 ans, la production agrumicole du Maroc a presque doublé, avec 2,2 millions de tonnes en 2013-2014. Dans la même lancée, la récolte céréalière a atteint 97 millions de quintaux, soit la 2e meilleure performance de l’histoire après celle de 2009 (plus de 100 millions de quintaux). La production de blé a aussi atteint cette année un record historique avec plus de 52 millions de quintaux.

La croissance économique est excessivement dépendante de ce secteur. Grâce au Plan Maroc Vert, les revenus tirés de l’agriculture devraient doubler d’ici une quinzaine d’années et la part du secteur dans le PIB devrait dépasser les 15% à l’horizon 2025. Depuis le lancement de ce plan, 30 milliards de dirhams ont déjà été investis. Le Maroc prévoit même de porter la production agrumicole à 2,9 millions de tonnes d’ici 2018 et de booster les exportations à 1,3 million de tonnes. Il s’est aussi fixé comme objectif de doubler la production d’agrumes, avec des perspectives de production aux alentours de 3,19 millions de tonnes annuellement à partir de 2020. La Russie est devenue le premier client du Maroc pour les agrumes avec 60% du volume exporté (200 000 tonnes de mandarines en 2012-2013).

L’élevage au Maroc participe au produit intérieur brut (PIB) agricole à hauteur de 25,8%, soit 4,8% du PIB total. L’élevage ovin revêt une importance de choix. En effet, il participe à plus de 40% dans l’approvisionnement du pays en viande rouge, soit une contribution de 21,1% de la production de viande totale.

Le Maroc dispose d’importantes ressources minières, les phosphates sont sa richesse principale. Le Maroc est d’ailleurs le premier producteur et exportateur mondial de phosphates et il détiendrait les trois quarts des réserves mondiales. Le chiffre d’affaires du secteur dépasse les cinq milliards d’euros. Les exportations marocaines de phosphates et dérivés ont atteint plus de 34,82 milliards de dirhams en fin novembre 2013. Selon l’Office chérifien des phosphates (OCP), leader mondial de production et d’enrichissement des phosphates, la production annuelle de phosphate du Maroc passera de son niveau actuel de 30 millions de tonnes pour s’établir à 50 millions de tonnes en 2017.

Les autres produits miniers sont : le charbon, le plomb, l’argent, l’or, le zinc, le cuivre, le cobalt, le manganèse, le fer, la barytine, la fluorine, le sel, le feldspath et mica, la bentonite, la calcite et le gypse dont les réserves nationales sont évaluées à 10 millions de tonnes.

Sur le plan énergétique, le Maroc a récemment libéralisé les règles d’exploitation du pétrole et du gaz. L’exploration pétrolière et gazière a aussi été relancée, plusieurs compagnies pétrolières ayant investi dans ces forages. Le 8 mai 2014, la société britannique, Longreach Oil & Gas Ltd, a terminé la première phase de ses recherches de gaz naturel dans la zone Kamar 1, à Sidi Mokhtar. Les premières déclarations ayant filtré parlent de découverte importante et de site riche et prometteur. En effet, les estimations sont colossales. La Chine, qui suit de très près la grande ruée sur le pétrole et le gaz au Maroc, parle de réserves en gaz naturel estimées à 292 milliards de m3. Ces réserves pourraient atteindre les 776 milliards de m3.

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique, Banque mondiale, ALM, L’économiste et Medias24)