Un fonds stratégique sauveur des infrastructures africaines ?

[Africa Diligence] À l’occasion de la récente réunion à Dakar des actionnaires du fonds Africa50, plusieurs personnalités ont loué la pertinence de ce fonds dédié aux infrastructures. La réunion a vu la participation des représentants des États africains, des actionnaires d’Africa50, des fonctionnaires sénégalais, des membres du corps diplomatique et des partenaires financiers.

« Le fonds Africa50 mérite de réussir », a dit Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD) lors de la réunion des actionnaires du fonds Africa50 mardi dernier au Sénégal. « Pour cela, le fonds a le soutien de la Banque africaine de développement et de ses pays actionnaires », a-t-il poursuivi, expliquant qu’« avec Africa50, nous avons un partenaire important, avec tout l’enthousiasme et la vigueur nécessaires à la transformation économique de l’Afrique ». Et de signaler l’intérêt croissant des investisseurs, affirmant qu’Africa50 doit aider à mettre en place une série de projets « bancables » en mettant l’accent sur le secteur de l’énergie et en faisant la promotion des partenariats public-privé.

Africa50, un catalyseur pour l’investissement

Organisée par le président sénégalais, Macky Sall, la réunion a vu la participation des représentants des États africains, des actionnaires d’Africa50, des fonctionnaires sénégalais, des membres du corps diplomatique et des partenaires financiers. Dans son discours d’ouverture, le président Sall a exprimé son engagement ferme envers Africa50, dont il a déclaré qu’il s’agissait d’un « catalyseur pour l’investissement du secteur privé, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du continent, afin de développer l’infrastructure sur le continent et de boucher le déficit des ressources publiques ». Cité par l’agence panafricaine Pana, il a souligné la nécessité pour les gouvernements africains d’améliorer le climat des affaires en créant un environnement favorable aux investissements privés dans les infrastructures, y compris l’environnement réglementaire, afin que les partenariats public-privé puissent être développés. « L’Afrique est ouverte aux entreprises », a déclaré Sall, soulignant que le continent a défini ses priorités avec des initiatives telles que le Programme de développement de l’infrastructure en Afrique (Pida).

Africa50 en plein sur l’orbite qui lui a été fixée

Intervenant à la suite du président sénégalais, Alain Ebobissé, PDG du fonds Africa50, a confirmé que celui-ci remplit son mandat de développement et d’investissement, soutient des projets d’infrastructure dans des pays actionnaires et opère via un processus qui combine la sélection de projets avec un impact évident sur le développement et une approche de gestion commerciale qui attire les investisseurs privés. « Avec votre soutien, Africa50 jouera le rôle de pont entre les États africains qui l’ont créé et les entreprises publiques opérant dans le secteur de l’infrastructure, ainsi que des promoteurs privés d’infrastructure, des promoteurs de projets, d’autres institutions financières capables de déployer des ressources à long terme, et les investisseurs institutionnels, dans le but principal d’accélérer la mise en œuvre de projets d’infrastructure en Afrique », a-t-il déclaré. Il a ensuite parlé des facteurs clés pour le succès de l’Africa50, en tant que soutien des pays actionnaires et de la BAD, de la qualité de l’équipe de gestion et de la qualité des projets, car il est important qu’ils aient un fort impact sur le développement, ainsi qu’un caractère commercial transparent pour attirer les investisseurs privés ». En guise de conclusion, la troisième assemblée générale d’Africa50 s’est terminée par la signature d’un accord entre le directeur général d’Africa50 et Mouhamadou Makhtar Cissé, directeur général de la Senelec, compagnie d’électricité publique sénégalaise, afin de continuer à développer l’usine solaire prévue à Malicounda dans la région de Thiès, au Sénégal.

Pour rappel, ce sont aujourd’hui quelque 25 pays qui ont adhéré au fonds en comptant les récentes entrées de la Guinée et de la République démocratique du Congo. Le fonds Africa50 a déjà attiré plus de 800 millions de dollars américains auprès de 23 pays actionnaires africains, de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de la Bank Al-Maghrib (BAM), ainsi que de la BAD.

La rédaction (avec James Barma)