Une bombe 1500 fois supérieure à Wikileaks explose sur la finance offshore

[Africa Diligence] 11,5 millions de documents, 214.000 entités révélées, plus de 200 pays touchés… Au total, c’est une bombe de 2,6 téraoctets, 1500 fois supérieure à Wikileaks, qui vient de s’abattre sur la finance offshore.  344 personnalités broient du noir pendant que la communauté de la due diligence se frotte les mains. A l’origine, une source anonyme, 378 journalistes de plus de 70 pays et près d’un an d’enquête. Sans précédent. 

Les documents ont été remis au Süddeutzsche Zeitung par une source dont l’identité n’a pas été divulguée aux autres médias participant à l’enquête. « L’authenticité des fichiers a toutefois pu être vérifiée à deux reprises, par la Süddeutzsche Zeitung et par Le Monde », précise lemonde.fr. Les autorités allemandes, britanniques et américaines ont eu accès à une partie de ces données. Il s’agit de la fuite la plus massive de l’histoire du journalisme moderne : 2,6 téraoctets de données, 11,5 millions de documents, plus de 200.000 sociétés-écran…

À l’origine de ces révélations, une source anonyme ayant transmis les archives du cabinet d’avocats panaméen, Mossack Fonseca, spécialisé dans la domiciliation de sociétés offshore depuis la fin des années 1970, qui auraient permis à plus de 300 journalistes d’établir des listes précises. Mossack Fonseca est un des champions mondiaux de la domiciliation de sociétés écrans dans les juridictions offshores. Ces entités sont conçues pour dissimuler l’identité de leurs propriétaires réels, et verrouillées de l’intérieur. Le Panama est l’un des centres financiers les plus opaques de la planète, une plaque tournante du blanchiment, où vient se recycler l’argent du crime et de la fraude.

Les «Panama papers» révèlent que des milliers de personnes anonymes, une dizaine de chefs d’État, des milliardaires célèbres, des grands noms du sport et certaines célébrités auraient recouru aux mêmes montages offshores pour dissimuler leurs actifs. Parmi les personnes listées par l’ICIJ, on trouve notamment 6 chefs d’État en exercice comme le président argentin Mauricio Macri, le premier ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, le président ukrainien Petro Poroshenko, le président des Émirats arabes unis Khalifa bin Zayed bin Sultan Al Nahyan et le roi d’Arabie saouditeSalman bin Abdulaziz bin Abdulrahman Al Saud. Le site du collectif de journalistes propose pour chacun d’entre eux une fiche explicative sur les raisons de leur présence au sein de cette liste.

Les révélations font également mention de l’ancien ministre français Jérôme Cahuzacet de certains membres du cercle proche du président russe Vladimir Poutine, d’amis de ses enfants, de cousins du président syrien Bachar el-Assad, du père du premier ministre britannique David Cameron, de la fille de l’ancien premier ministre chinois Li Peng et d’autres proches de haut-responsables d’Argentine, du Maroc, d’Egypte, du Ghana, d’Afrique du sud, de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Pakistan, de l’Azerbaïdjan, d’Espagne, et de Malaisie. Parmi les stars du ballon rond, le footballeur Lionel Messi serait aussi concerné pour une offshore créée en 2012 au Panama ainsi que l’ex-footballeur et ancien vice-président de la Fédération internationale de football (FIFA) Michel Platini. 29 membres du classement des 500 personnes les plus riches au monde établi par le magazine américain Forbes y figurent en bonne place. C’est du pain béni pour les experts en due diligence enquêtant sur les avoirs des personnalités politiquement exposées.

Affaire à suivre…

La Rédaction (avec AFP)