7 conditions sine qua non pour un « Cameroun Emergent en 2035 »

A l’occasion du 30ème anniversaire de l’accession de Paul Biya à la Présidence du Cameroun, Radio France International a interrogé Guy Gweth, consultant en intelligence économique, sur les nouveaux défis économiques du Cameroun. Au micro de Jean-Pierre Boris, le fondateur de Knowdys a relevé 7 conditions pour un Cameroun Emergent en 2035.

La configuration du gouvernement du 09 décembre 2011 a montré à quel point le chef de l’Etat camerounais attachait du prix à la réalisation de son projet pour un « Cameroun Emergent en 2035. » Réveil tardif pour l’opposition, simple continuité pour la majorité présidentielle, le vaste chantier engagé par Paul Biya depuis sa réélection en octobre 2011 pourrait atteindre ses objectifs opérationnels si les questions relatives à l’énergie, aux infrastructures, à l’agriculture, à l’environnement, au climat des affaires, au commerce extérieur et à l’emploi des jeunes sont traitées avec rigueur et réactivité. 7 clés de succès :

1.  Renforcer l’offre énergétique

Malgré l’exploitation de nouveaux gisements, le projet « Cameroun Emergent en 2035 » du président Biya aura parmi ses principales contraintes l’épuisement des ressources pétrolières à partir de 2017. C’est maintenant qu’il faut penser aux énergies de substitution en vue de renforcer l’offre énergétique […]

2.   Développer les infrastructures

Les défis de l’émergence économique sont tels que le Cameroun doit impérativement développer des infrastructures dans la plupart des secteurs de de la vie économique et sociale […]

3.  Accélérer la politique de relance du secteur agricole

Contrairement à la plupart des pays exportateurs de pétrole, le Cameroun a une production agricole assez diversifiée mais insuffisante. L’accélération de la politique de relance agricole est d’autant plus pressante que le pays fait face à une rude concurrence internationale. La compétitivité de l’agriculture souffre d’une faible productivité et les normes sanitaires demeurent insuffisantes. L’industrie manufacturière a vu ses coûts de production et de transaction s’envoler au cours des années à cause d’une insuffisance d’infrastructures […]

4.   Améliorer le climat des affaires et la compétitivité de l’économie

La croissance du Cameroun demeure très sensible aux chocs climatiques, à la volatilité du prix des matières premières et aux aléas de la conjoncture internationale. Le pays enregistre des progrès appréciables dans les réformes liées à la création d’entreprise. De plus, avec le concours des bailleurs de fonds, Yaoundé a pris un important train de mesures visant à renforcer l’information économique, à simplifier les procédures, à accompagner les entreprises et à assurer la protection de l’espace économique face aux menaces illicites. Le climat des affaires s’améliorera sans doute davantage quand les Camerounais comprendront que ce sont les entreprises qui créent les richesses des nations, et non la fonction publique […]

5.  Accroitre la diversification du commerce extérieur

Le Cameroun doit accélérer la diversification de ses partenaires commerciaux, tant au niveau des produits que de l’orientation géographique. L’Union européenne reste le premier partenaire commercial avec 40 % des échanges en valeur, et la crise de la zone euro commence à impacter sa demande extérieure. L’Asie arrive en second lieu avec 20%, suivie de la zone CEMAC (8 %) et de l’Amérique du Nord (4.7 %). L’Afrique de l’Ouest n’arrive qu’en cinquième position avec 3.5 %, d’après les chiffres de Knowdys Intelligence Economique […]

6. Optimiser la gestion des ressources naturelles et de l’environnement

Pour se faire une idée de la gravité de la situation, il faut intégrer que la diminution de la couverture forestière du Cameroun est de l’ordre de 1 % par an, et que les espèces menacées dans le pays concernent environ 12 % de l’ensemble des espèces recensées à ce jour. Il est vital d’optimiser la gestion de l’environnement et des ressources naturelles […]

7.  Booster l’emploi des jeunes

Au Cameroun, plus de 13% des 15-35 ans sont au chômage si l’on en croit les chiffres publiés par l’institut national de la statistique en 2010. D’après la même source, le sous-emploi se situe à 72%. L’âge moyen des jeunes diplômés en situation de chômage au Cameroun est de 26 ans et la durée moyenne du chômage est de trois ans. Cette jeunesse camerounaise est une bombe. Le seul moyen de la désamorcer est de booster l’emploi des jeunes […]

Le Cameroun dispose de nombreux atouts pour s’assurer une santé économique acceptable au cours des 20 prochaines années. Mais sans les 7 conditions ci-dessus, il est illusoire d’envisager

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