Algérie : assurer une expansion forte et équilibrée

(Africa Diligence) Dans le contexte des bouleversements politiques qui ont traversé récemment les pays arabes, le gouvernement algérien est parvenu à maintenir la stabilité en recourant à la fois à l’adoption de réformes politiques marginales et à des dépenses dans le secteur public. Pour les conseils en intelligence économique d’Africa Diligence, plusieurs défis doivent encore être relevés, notamment l’amélioration du climat des affaires et la diversification de l’économie pour assurer une expansion vigoureuse du pays.

La croissance de l’économie algérienne a été en légère baisse en 2013 (3% contre 3.3% en 2012), du fait principalement d’une baisse de la production d’hydrocarbures. Si la situation sécuritaire semble s’être relativement améliorée, l’activisme de groupes islamistes radicaux s’est intensifié aux frontières sud du pays occasionnant la baisse de la croissance du pays. Cette baisse est due notamment à l’impact négatif de l’attaque terroriste contre l’importante installation gazière d’In Amenas, mi-janvier 2013. Cela accroît donc la prudence de certaines firmes étrangères.

Un rebond de la croissance (prévision de 4.3%) est à envisager en 2014, grâce à une augmentation modérée de la production d’hydrocarbures et au programme d’investissements publics couvrant la période 2010-2014 (construction de logements, de routes et de voies ferrées). Toujours soutenue par les hausses des salaires du secteur public ainsi que par le subventionnement des produits de base, la consommation privée pourrait également être dopée par un éventuel assouplissement des conditions de crédit, de même que l’investissement privé.

L’inflation (3.3%) devrait rester modérée grâce à une politique monétaire prudente, au plafonnement des prix des produits alimentaires, à une baisse des droits de douane sur ces produits et à une meilleure gestion de leur distribution.

La dépendance des comptes publics aux hydrocarbures perdure, puisque ceux-ci représentent environ 70% des recettes de l’Etat. Avec la tenue de l’élection présidentielle, une légère augmentation du déficit budgétaire devrait survenir en 2014. En tout état de cause, les revenus des hydrocarbures mis en réserve dans le Fonds de Régulation des Recettes permettent de financer ce déficit et le pays bénéficie d’un faible endettement public.

Après quinze ans à la tête de l’Etat, le président Abdelaziz Bouteflika, âgé de 77 ans, a été réélu mi-avril 2014 pour un quatrième mandat de cinq ans. Au regard des soulèvements intervenus depuis début 2011 dans d’autres pays arabes, le pouvoir a pris des mesures destinées à lutter contre le chômage des jeunes et à augmenter les logements sociaux, afin de désamorcer la contestation politique et sociale.

Pour stimuler l’économie, le gouvernement a cherché à mieux valoriser ses ressources en hydrocarbures et s’est employé à développer le secteur privé à travers l’ouverture de centres de recherche et le lancement de grands projets dans les domaines du transport et du logement. Il a par ailleurs créé un comité chargé de formuler un plan d’action en vue d’aider à réformer l’environnement de l’entreprise. En l’absence des réformes indispensables, l’économie algérienne risque d’être condamnée à une croissance modeste. La diversification économique et la réduction de la dépendance à l’égard du secteur des hydrocarbures sont deux conditions essentielles pour assurer une croissance forte et équilibrée.

(Knowdys Database, avec la Banque mondiale, le FMI, CIA et Coface)