Algérie : l’étonnante flexicurité du marché du travail

[Africa Diligence] 10ème plus vaste pays du monde et 2ème d’Afrique, l’Algérie est au carrefour de trois mondes (méditerranéen, arabe et africain). Ses indicateurs économiques montrent une amélioration des fondamentaux macroéconomiques qui attire les investisseurs. Tous ces facteurs favorisent un marché du travail en mode flexicurité.

Les conditions de travail flexibles

La durée légale de travail est fixée à 40 heures par semaine dans les conditions normales. Elle est répartie au minimum sur 5 jours ouvrables, le vendredi étant le jour de repos. Cependant, la durée hebdomadaire de travail peut être : i) réduite pour les personnes occupées à des travaux particulièrement pénibles, dangereux ou impliquant des contraintes particulières sur les plans physique ou nerveux et ii) augmentée pour certains postes de travail comportant des périodes d’inactivité.

Le recours aux heures supplémentaires doit répondre à une nécessité absolue de service et revêtir un caractère exceptionnel. Les heures supplémentaires effectuées ne doivent pas excéder 20% de la durée légale et donnent lieu au paiement d’une majoration supérieure ou égale à 50% du salaire horaire normal.

L’âge minimum requis pour faire son entrée dans le monde du travail est de 16 ans, sauf dans le cadre de contrats d’apprentissage établis conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Le travailleur mineur ne peut être recruté que sur présentation d’une autorisation établie par son tuteur légal. L’âge de la retraite, quant à lui, est de 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes.

Un coût du travail accommodant

Le salaire national minimum garanti (SNMG) est fixé à 18.000 dinars par mois. Il comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature, à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Les autres formes de rémunérations pouvant être pratiquées sont : i) +50% pour les heures supplémentaires ; ii) +100% pour les week-ends ; et iii) +100% pour les heures supplémentaires de nuit.

Des contrats de travail qui sécurisent l’employé

Le contrat à durée déterminée (CDD) peut être renouvelé à trois reprises. Datant de 1990, l’actuel Code du travail limite dans le temps (deux ans) le renouvellement des CDD et interdit son utilisation abusive par l’employeur. Le législateur algérien veille à sécurise l’employer.

Des cotisations qui bénéficient aux travailleurs

Lorsque qu’un employé a travaillé pendant plus de 3 ans pour le même employeur, ce dernier est tenu de lui verser une somme égale à 80% de son salaire mensuel moyen. Cette somme est perçue au cours de la dernière année d’emploi du salarié licencié pour chaque année travaillée dans la limite de douze années.

Les cotisations sont payées sur le salaire de poste de l’employé. Le salaire de poste correspond au salaire plafond (par type d’activité) pris en compte pour le calcul des cotisations tel que défini par la loi 90-11 relative aux relations de travail. La cotisation annuelle varie entre 32 400 DA (minimum) et 259 200 DA (maximum) pour 2014.

L’assiette des cotisations de sécurité sociale est constituée de l’ensemble des éléments du salaire à l’exclusion des prestations familiales, des remboursements de frais, des primes de départ et des indemnités pour conditions de vies particulières. Les cotisations sociales s’élèvent à 15% réparties en parts égales (7,5%) entre les assurances sociales et la retraite. Elles sont calculées sur la base du revenu annuel imposable ou, à défaut, du chiffre d’affaires ou du SNMG annuel.

Les travailleurs non-salariés, quant à eux, cotisent aux assurances sociales qui couvrent les risques maladie, maternité, invalidité et retraite.

(Knowdys Database, avec le CLEISS)