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Bourses africaines: lancement officiel d’un marché interconnecté avec une valorisation globale de 1 495 milliards $

Des investisseurs boursiers africains ont désormais accès à une plateforme unique de transactions qui ouvre la porte à une opportunité valorisée pour l’instant à 1 495 milliards $. Il est attendu de voir comment le marché réagira aux contraintes qui vont de pair avec ce projet.

Des sociétés de courtage boursier actives dans sept pays d’Afrique se sont connectées ce vendredi 18 novembre 2022, à l’occasion du début de la phase 1 des activités sur la plateforme d’interconnexion des bourses africaines, qui cumule actuellement un total de valorisation de 1 495 milliards $ pour les sept premiers marchés participant à ce projet. Selon l’Association des marchés financiers d’Afrique (ASEA), qui a communiqué cette information, l’objectif recherché est de « faciliter les transactions transfrontalières et la libre circulation des capitaux sur le continent ».

« La mise en service aujourd’hui de AELP Link est une étape historique vers la réalisation de la mission de l’ASEA d’engager les écosystèmes des marchés de capitaux africains afin de favoriser la mobilisation de ressources, de promouvoir la durabilité et de renforcer l’inclusion financière au profit du développement économique de l’Afrique », a fait savoir Edoh Kossi Amenounve, le président en exercice de ladite association et directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), un des marchés boursiers participant à l’initiative.

Les autres places de marché impliquées sont les Bourses de Casablanca (Maroc), Lagos (Nigeria), Johannesbourg (Afrique du Sud), Nairobi (Kenya), Egypte et de l’Île Maurice. Deux autres entités qui ont rejoint l’initiative récemment, le Botswana et le Ghana, seront intégrées dans le cadre de la deuxième phase du projet, qui interviendra en 2023.

Sur un plan purement technique, le communiqué explique que « les courtiers participants se sont déjà engagés dans la signature d’accords de courtage de contrepartie entre différents marchés. Les courtiers parrains permettent l’accès à leurs marchés nationaux aux courtiers parrainés des autres marchés et vice-versa. Le courtier parrain compensera et réglera les transactions sur le marché hôte en utilisant sa devise locale, conformément aux règles et pratiques du marché hôte. Les organismes de réglementation de tous les marchés participants sont donc informés des progrès ».

Cette nouvelle étape renforce la possibilité pour les investisseurs africains de tirer profit d’une diversité d’opportunités d’investissements sur les produits financiers. Il sera ainsi plus facile pour un investisseur de Dakar au Sénégal ou d’Abidjan en Côte d’ivoire, de se positionner sur un titre en Afrique du Sud, au Kenya, ou au Nigeria. Cette opportunité va cependant de pair avec quelques défis qu’il faudra surmonter.

L’Afrique du Sud part avec un avantage. Il est le marché le plus important, le plus liquide et surtout, il compte sur sa chaîne des valeurs des entités de placements qui ont déjà une expérience de l’investissement au niveau panafricain. Pour ces dernières, l’initiative représente une évolution positive des choses. Ce n’est pas le cas pour les acteurs des autres marchés participants, qui devront acquérir dans ce cadre des stratégies plus globales d’allocation des ressources.

Une deuxième disparité concerne le niveau de communication des entreprises. Il est conforme aux standards internationaux en Afrique du sud. Sur les autres marchés, l’Egypte devra apprendre à rendre disponibles des informations cruciales dans les autres langues, notamment l’anglais, et la BRVM devra encourager ses entreprises à fournir plus d’informations aux investisseurs. Le troisième défi à surmonter sera celui de la diversité des politiques de change des devises, qui elles-mêmes dépendent de la conjoncture macroéconomique propre à chaque pays.

En attendant ces différents ajustements, l’écosystème des marchés boursiers africains s’apprête à vivre ce moment « historique ». Une cérémonie officielle de lancement est prévue le 7 décembre prochain, à l’occasion de l’assemblée générale annuelle de l’ASEA. Les phases futures du projet devraient inclure des systèmes de paiements transfrontaliers automatisés.

Liste des courtiers en bourse concernés par cette phase 1

Bourse Régionale des Valeurs Mobilières – Abidjan : BOA Capital Securities, Coris Bourse, CGF Bourse, FGI Bourse, Société Générale Capital Securities (SGCS)

Bourse de Casablanca : BMCE Capital Bourse, CDG Capital Bourse, Attijari Intermédiation, Upline Securities, CFG Marchés

Egyptian Stock Exchange : Sigma Capital, Mubasher Egypt, CI Capital Securities, Beltone Financial, Arqaam Securities

Johannesburg Stock Exchange : Lefika Securities, FNB Stockbroking. Plusieurs autres courtiers

Nairobi Securities Exchange : AIB- AXYS, Dyer & Blair Investment Bank, Faida Investment Bank, NCBA Investment Bank, Sterling Capital

Nigerian Exchange : FBNQuest Securities Limited, Stanbic IBTC Stockbrokers Limited, Chapel Hill Denham, Cardinal Stone Securities Ltd, Cordros Securities Limited, RMB Stockbrokers

Stock Exchange of Mauritius : MCB Stockbrokers Ltd, AXYS Stockbrokers Ltd, Swan Securities Ltd, MUA Stockbroking Ltd, Capital Market Brokers.

La Rédaction (avec www.agenceecofin.com  et LB)

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