Burundi : entreprendre au mépris des obstacles

[Africa Diligence] Situé aux interstices de l’Afrique centrale, orientale et australe, le Burundi occupe une position privilégiée pour l’entrepreneur qui va à la conquête du marché est-africain, le plus intégré du continent. Depuis 2011, un vent de changement souffle dans le pays qui donne le courage d’entreprendre au milieu les difficultés.

Un marché ouvert à qui sait où il va

Le code des investissements 2008 du Burundi, mis en application depuis le 1er janvier 2009, consacre la liberté d’investissement dans le pays. Depuis lors, les investisseurs ne sont plus soumis à l’obtention d’un certificat d’investissement. L’entrée et l’établissement d’investissements étrangers ne souffrent d’aucune condition, encore moins d’une restriction particulière. L’Etat burundais octroie théoriquement aux investisseurs les garanties et avantages du régime général : liberté d’établissement, droit de propriété à toute personne sans aucune discrimination et liberté de transfert de capitaux étrangers et de revenus.

La création du guichet unique en 2011 a davantage facilité l’implantation des sociétés au Burundi. Toutes les entreprises sont enregistrées en un seul lieu (Guichet Unique de Créations d’Entreprises) et la procédure ne dure que vingt-quatre (24) heures. D’après le classement Doing Business 2015, le Burundi est 18e sur 189 pays en termes de création d’entreprises, soit un gain de deux (02) places par rapport au classement de 2014 (20e). Le coût total de création est également incitatif pour les entrepreneurs. Il ne représente que 13,4% du revenu par habitant, contre 56,2% pour la moyenne subsaharienne. Le capital minimum n’est pas exigible lors de la création. Malgré les lenteurs administratives et la corruption, le pays offre un cadre favorable aux entrepreneurs qui vont à la conquête du marché est-africain, le plus intégré du continent.

Une position stratégique pour les investisseurs

Le Burundi occupe une position géostratégique qui en fait un pôle d’attraction important au niveau sous régional, régional et international. Au-delà du marché burundais, les entreprises installées dans le pays ont facilement accès aux autres pays de la région, en particulier les autres membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie). L’appartenance à l’East African Community (EAC) donne accès à un marché commun dont la population s’élève à 138 millions d’habitants et le PIB à 82,1 milliards de dollars, et donne à chaque État-partie le droit à l’exonération de droits de douanes appliquée aux marchandises originaires des pays membres. Tous les biens fabriqués dans un État membre de l’EAC et vendus dans un autre pays membre sont traités comme s’ils ont été fabriqués localement.

Le Burundi est également membre du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA). C’est un vaste marché comprenant 19 pays membres pour une population de 444 millions d’habitants. Grâce à l’appartenance à ce marché, le Burundi bénéficie d’accords commerciaux préférentiels avec l’Union Européenne et les États-Unis.

Des richesses qui ne demandent qu’à être exploitées

Les richesses naturelles que recèle le pays ouvrent de nombreuses possibilités aux entrepreneurs. Il existe des opportunités d’investissement dans tous les secteurs : l’agriculture, l’industrie, la pêche, le commerce, le tourisme et d’autres services. Tous ces secteurs sont ouverts aux investissements tant nationaux qu’étrangers.

Le secteur agricole constitue le moteur de l’économie nationale. Les principales cultures dans le pays sont le café, le thé et le coton. Leur qualité est largement reconnue dans le monde. La stratégie gouvernementale de développement du secteur (« Plan National d’Investissement Agricole 2012-2017 ») est notamment axée sur des mesures de structuration des exploitations, d’amélioration de la productivité, de développement de l’agro-industrie, de renforcement des institutions, de professionnalisation des producteurs et de promotion de l’initiative privée.

Le pays dispose d’un potentiel minier intéressant qui est principalement constitué de minéralisations de nickel, de vanadium, de phosphate et du calcaire. Le Burundi est classé au second rang mondial pour les réserves de nickel et au sixième pour le coltan. Pour attirer les investissements dans ces secteurs, le gouvernement a mis en place différents dispositifs incitatifs (exonérations d’impôts) et a révisé le cadre législatif offert par le code minier.

(Knowdys Database avec BM et iGuide Burundi)